LA TUNISIE: ENTRE LA RÉVOLUTION ET LA MIGRATION
Impressions et des fragments d'une délégation de mai 2011
Introduction (version courte)
Pourquoi sommes-nous allés en Tunisie et pourquoi ce cahier?
C'est en mars de cette année que trois réseaux actifs dans le domaine des politiques migratoires (Welcome to Europe, Afrique-Europe-Interact et le groupe critique de recherche sur les migrations et le régime des frontières, auquel appartiennent aussi les membres de la rédaction de ce cahier) ont publié la déclaration intitulée „Liberté au lieu de Frontex“. Dans ce texte, qui existe en cinq langues et qui est publié en annexe, se retrouve une position décidée aussi bien en ce qui concerne le réveil révolutionnaire dans le monde arabe que contre les interêts macropolitiques de l'UE, dans notre contexte en particulier, contre la conservation ou la reconstruction d'un régime raciste à l'encontre des migrations.
Il s'agissait pour nous, lors de cette interventation, de dénoncer clairement la politique extérieure brutale de l'UE qui utilise ses pays limitropes principalement en tant qu'exécuteurs de leurs intérêts sécuritaires et économiques. Ou bien, ainsi que le formulait un militant tunisien en avril 2011 lors d'une conférence à Berlin: Il s'agit de faire la rupture de la continuité des relations entre l'UE et les gouvernements qui ont été mis en place par les mouvements démocratiques dans les pays arabes.
La plupart d'entre nous sont impliqués depuis de nombreuses d'années dans des projets aux frontières extérieures de l'UE. Nous avons constamment observé, et avec beaucoup d'intérêt, la situation en Afrique du Nord. Mais nous ne sommes pas des experts pour la Tunisie et non plus pour le monde arabe. C'est pourquoi nous avons également choisi pour notre cahier de publier des textes d'auteur(e)s qui travaillent depuis longtemps sur l'Afrique du Nord ou qui y ont aussi vécu et travaillé (cf. les articles de Bernard Schmid, journaliste à Paris, Helmut Dietrich, qui a recherché et enseigné dans plusieurs universités en Algérie et en Tunisie) et Judith Gleize de borderline europe Sicile), à côté des interviews avec les militant(e)s tunisien (ne)s, les rapports sur les rencontres, les visites et les recherches ainsi que nos propres analyses et estimations. Ce cahier n'est donc pas seulement un produit de notre groupe de voyage.
Ce cahier est structuré en une première partie sur la révolution et une seconde partie sur la migration. Mais nous avons essayé aussi bien dans quelques articles que dans la perspective à la fin de cahier, de mettre en relation ces deux thèmes. Et, il est pour nous très important de faire une jonction entre les mouvements en Afrique (du Nord) et en Europe voire avec le reste du monde – et ceci non (seulement) comme un appel à la solidarité avec les „autres“, mais aussi comme une recherche d'intérêts et d'approches de mouvements communs afin d'élaborer et de défendre en commun les revendications nécessaires pour la justice sociale et la participation politique dans une époque de bouleversements globaux.
La rédaction
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