15e anniversaire de l'Association Malienne des Expulsés (AME)
Meilleurs voeux de la part de la section européenne d’Afrique-Europe-interact
Sur notre site web, dans la rubrique Afrique & migration on peut consulter de nombreux articles sur la migration et sur le Mali ainsi que sur les activités de l’AME
Jusqu’à présent, le réseau transnational AEI est porté par des organisations très diverses du Mali, de l’Allemagne, de l’Autriche et des Pays-bas, avec la participation d’autres groupes ou individus du Burkina Faso, Sénégal, Togo, du Cameroun et de la République du Congo. Cependant, on doit rappeler, à l’occasion de ce quinzième anniversaire, que sans les ami(e)s de l´AME, le réseau n’existerait pas. Car c’est avec l’AME qu’ont eu lieu les premiers contacts: ça a commencé avec la « chaîne d’actions transnationales » (Amsterdam, Séville, Turin, Bamako, Londres, Athènes, Milan, Varsovie, Hambourg, Malmö) à laquelle l’AME a participé en tenant une conférence sur la migration et les expulsions à Bamako, en mars 2008. Peu de temps après, ont suivi d’autres rencontres entre différents activistes de l’AME en Europe, entre autre, au Forum social de Malmö, ou lors des manifestations d’opposition au sommet gouvernemental euro-africain d’octobre 2008 à Paris. Toutefois, le déclic a dû être la participation de Ousmane Diarra, président de l’AME, à un camp Noborder sur l’île grecque de Lesbos, en été 2009. Car c’est à ce moment-là que Ousmane a invité des activistes européens à participer à la caravane de Bamako à Dakar, déclanchant ainsi le processus qui a abouti à la création du réseau actuel.
Par la suite, également, l’AME a continué à jouer un rôle aussi bien déterminant qu’exemplaire dans la constitution de notre réseau commun: ainsi, en participant au “Festival en mémoire des morts de la forteresse Europe”, à Iena (en Allemagne), en juin 2010, Ousmane Diarra et Alassane Dicko, en tant que représentants de l’AME, ont posé les jalons du développement de la section européenne d’Afrique-Europe-Interact. En retour, quatre activistes de l’Allemagne participaient, en octobre 2010, à l’Assemblée annuelle de l’AME. Ce fût l’occasion pour ces derniers de faire connaissance avec différentes organisations de la société civile malienne. Finalement, si, début 2011, la caravane Bamako-Dakar « pour la liberté de circulation et un développement équitable » est devenue un événement exceptionnel à tout point de vue, on le doit en premier lieu à l’engagement inlassable, à la persistance et au sens des responsabilités de l’AME.
Il y a plusieurs points que nous apprécions dans notre coopération avec l’AME, nous tenons à en souligner deux en particulier: d’un côté,depuis le début, les ami(e)s de l’AME ont montré à notre égard une très grande hospitalité, un intérêt et une disposition à coopérer en toute confiance – une ouverture qui, à nos yeux, ne va pas de soi, étant donné l’Histoire du (Néo)-colonialisme, de l’exploitation et du racisme à travers l’Europe, trouvant son prolongement dans le présent. D’autre part, c’est l’AME qui a établi nombre de contacts avec différentes organisations et collectifs au Mali, en Afrique et en Europe, permettant ainsi au réseau Afrique-Europe-Interact un ancrage en plusieurs lieux. Nous en sommes reconnaissants à l’AME et tenons à exprimer notre admiration. Car, au plus tard lors la caravane, les activistes européens du réseau (du moins ceux non issus de la migration), ont compris une fois de plus combien il est difficile pour des activistes de base au Mali ou en Afrique d’être politiquement actifs – et là, autrement dit, l’AME n’est pas la seule à nous encourager, nous les activistes européens!
Maintenant, il va de soi que le réseau Afrique-Europe-Interact ne représente qu’une petite partie des nombreuses activités de l’AME de ces quinze dernières années. A titre d’exemple, mentionnons le soutien social, juridique et psychologique apporté aux migrants refoulés au Mali, ainsi que les luttes menées avec succès contre les tentatives d’accords de réadmission entre l’Etat Malien et l’Union européenne, ou encore les nombreux processus de mise en réseau au sein de la société civile d’Afrique de l’Ouest, initiés et portés par l’AME. Nous voulons exprimer ici que nous tenons l’AME en grande estime aussi pour cela!
Le réseau AEI est encore très jeune. On ne sait pas encore où cela va nous mener. La seule chose qui est claire, c’est qu’à l’avenir, nous voulons non seulement nous mobiliser autour des luttes des migrants et des expulsés, mais aussi agir au niveau des causes structurelles de l’exil et de la migration, comme par exemple l’accaparement des terres ou la privatisation au Mali et en Afrique. En ce sens, nous espérons que l’AME fera encore longtemps partie de notre réseau transnational. En tout cas, nous souhaitons à l’AME et à ses invités une formidable fête d’anniversaire!
Le bon droit et la bonne justice pour tous! – La section d’Afrique-Europe-Interact/ décembre 2011