Depuis notre dernier bulletin d'information du 3 février 2020, beaucoup de choses se sont passées, même si la crise du coronavirus menace de faire perdre de vue beaucoup de choses. D'une part, nous pouvons bien comprendre cela, car la crise du coronavirus nous affecte également en tant que réseau (comme nous allons le développer un peu plus loin). D'autre part, ce rétrécissement de la perception est un réel problème dans le cas des pays africains. Car au final, le corona aggrave massivement les crises déjà existantes – tant au niveau de l'insuffisance des soins médicaux qu'au niveau économique, ce qui se traduit déjà par une hausse des prix des biens de consommation. C'est la raison pour laquelle nous commençons également cette lettre d'information avec le corona, mais nous aborderons ensuite d'autres sujets de notre travail.

Mais avant tout, nous voudrions faire une demande urgente – probablement pas surprenante – : La crise du corona frappe aussi durement de nombreuses personnes dans ce pays d'un point de vue économique – y compris des ami.e.s d'Afrique-Europe-Interact. Dans ce contexte, nous devons nous attendre de façon réaliste à une diminution des dons dans les mois à venir. Il est donc d'autant plus urgent que nous continuions à appeler aux dons pour notre travail. Parce que l'argent du chômage partiel, l'allocation du chômage II, l'assurance maladie, les plans de relance économique, etc. – toutes ces choses n'existent pas dans des pays comme le Mali, le Niger ou le Togo ou n'existent que pour une infime minorité. C'est pourquoi Afrique-Europe-Interact souhaite faire tout ce qui est en son pouvoir pour poursuivre ses activités actuelles, que ce soit pour la maison de repos des femmes à Rabat, pour le travail du syndicat paysan COPON au Mali ou pour Alarme Phone Sahara au Niger. Les dons nous parviennent en ligne ou par virement bancaire normal – toutes les informations se trouvent sur notre site web :

https://afrique-europe-interact.net/1541-0-Spendenformular.html

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1. la crise du coronavirus dans les pays africains

Il ne faut pas s'étonner que la crise du corona soit particulièrement problématique pour les pays africains. Bien que l'on ne sache pas encore clairement quel sera l'impact de la crise sur la santé (les estimations diffèrent en raison de l'âge moyen plus jeune et de l'absence de maisons de retraite ou de soins), il est clair que les pays africains seront extrêmement touchés par la crise économique. Et tôt ou tard, les effets de cette crise économique se répercuteront également sur la santé – parce qu'il y aura davantage de faim ou de malnutrition, parce que les gens auront moins d'argent pour les traitements médicaux et parce que, en conséquence de tout cela, le système immunitaire de nombreuses personnes sera affaibli.

Afin de sensibiliser le public européen à cet égard, Afrique-Europe-Interact a lancé trois petits projets : Tout d'abord, nous avons demandé aux membres d'Afrique-Europe-Interact de rédiger des rapports sur les différents pays africains. Les premiers résultats sont disponibles sur notre site web, entre autres un texte de Victor Nzuzi sur la RD Congo et un autre d’Alassane Dicko sur le Mali. Deuxièmement, nous documentons sur notre site web des articles de divers journaux et sites web traitant de la situation dans les pays africains (cette rubrique n’existe qu’en allemand) et troisièmement, nous produisons actuellement de petites vidéos avec divers membres d'Afrique-Europe-Interact (chacune avec des sous-titres allemands) – comme une sorte de complément aux rapports écrits. Les vidéos ne sont pas encore terminées, mais les autres textes peuvent être consultés à l'endroit suivant :

https://afrique-europe-interact.net/1858-2-Berichte-aus-afrikanischen-Lndern.html

Enfin, compte tenu de ce que nous venons de dire, nous vous demandons également de soutenir les demandes politiques qui attirent l'attention sur la nécessité de renforcer et non d'affaiblir les pays africains, en particulier dans le contexte de la crise actuelle – par exemple en annulant la dette, comme cela a été proposé à juste titre dans le journal taz du 6 avril :

https://taz.de/Corona-im-Globalen-Sueden/!5673605/

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2. Alarme Phone Sahara

Le travail de l'Alarmphone Sahara (APS), fondé par Afrique-Europe-Interact, se poursuit. Plus important encore, une équipe de l'APS au Niger a sauvé 38 personnes lors de deux opérations de sauvetage au milieu du désert ces dernières semaines. Vous trouverez de plus amples informations sur le site web de l'APS – mais uniquement en anglais et en français :

https://alarmephonesahara.info/fr/reports/38-personnes-secourues-par-une-equippe-d-aps-dans-le-desert-du-sahara-entre-le-niger-et-la-libye

Au Mali, le groupe local de l'APS était récemment occupé avec l'installation d'un kiosque d'information pour les migrant.e.s à la gare routière centrale de Bamako avec le soutien du syndicat des travailleurs des transports en commun. Cependant, cette activité a dû être interrompue à cause du coronavirus. En outre, des discussions intensives ont eu lieu sur la manière d’informer sur l'APS dans les villages d'origine des migrant.e.s. Car si les jeunes ne sont pas encore partis (et n'ont pas encore pris de décision définitive pour la migration), des questions très fondamentales sur les avantages et les désavantages de la migration se posent naturellement – surtout dans les conditions actuelles. Nous fournirons des informations plus détaillées à ce sujet à une date ultérieure.

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3. les élections présidentielles au Togo

Des élections présidentielles ont eu lieu au Togo le 22 février 2020. Comme prévu, Faure Gnassingbé a remporté ces élections haut la main et peut ainsi poursuivre la dictature familiale qui existe déjà depuis 52 ans. Afrique-Europe-Interact a adressé des lettres ouvertes (y compris par voie de presse) avant et après les élections, non seulement au gouvernement allemand mais aussi aux membres de deux commissions parlementaires. Nous voudrions donc attirer l'attention sur les deux lettres, la deuxième lettre intégrant également les expériences d'une délégation de l'AEI qui était au Togo peu avant les élections (nous répondons également au gouvernement fédéral dans la deuxième lettre après qu'il ait répondu à notre première lettre) :

La première lettre existe (en tant que communiqué de presse) aussi en français, la deuxième lettre n'est pas encore traduite en français:

https://afrique-europe-interact.net/1821-2-Communique-de-presse-lections-Togo-01022020.html

Il y a également de nouveaux développements au sein de l'ATE – l'Association Togolaise des Expulsés, qui fait depuis longtemps partie d'Afrique-Europe-Interact. Mais nous ferons un rapport sur ce sujet la prochaine fois.

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4 Mali/Crise au Mali : Lettre ouverte au gouvernement allemand concernant la mission Minusma de l'ONU au Mali

La crise sociale dans l'ensemble du Sahel continue de s'intensifier. Dans ce contexte – et en vue de la participation de l'armée allemande (Bundeswehr) à la mission Minusma des ONU au Mali – Afrique-Europe-Interact a rédigé en février une déclaration plus longue, qui s'adresse principalement au gouvernement fédéral et aux membres de quatre commissions parlementaires. Nous avons placé le message central de notre déclaration au début de la lettre et nous l'avons ensuite répété à plusieurs reprises :

“Néanmoins, nous voudrions attirer l'attention sur le fait que les conflits dans le centre et le nord du Mali sont basés sur des conflits politiques, économiques et sociaux. Cette affirmation n'est ni nouvelle ni originale, mais elle est élémentaire. Car cela signifie que la crise du Sahel ne peut être résolue militairement. La seule façon de (re)parvenir à un Sahel pacifique est d'établir ou de maintenir la sécurité humaine au sens plein du terme par des mesures civiles appropriées”.

Indépendamment de cela, Christoph Marischka de l'Informationsstelle Militarisierung (IMI) à Tübingen s'est littéralement jeté sur notre prise de position et a lié cela à l'accusation que nous nous serions fait l’avocat, à la légère, des options de solution militaire : Le contexte de cette polémique est, entre autres, qu'au vu des évaluations de nos camarades, ami.e.s et interlocuteurs/interlocutrices malien.ne.s, nous ne demandons pas le retrait de la mission de l'ONU Minusma et nous lions cela à la recommandation que les armées des États du Sahel concernés soient soutenues de manière à ce qu'elles puissent elles-mêmes protéger leurs populations des attaques armées, le plus tôt possible. Nous savons que cette position n'est pas d’un pacifisme irréprochable, mais nous affirmons que notre position est formulée dans l'esprit d'une résolution non militaire des conflits. C'est précisément pour cette raison que nous trouvons la déclaration de l'IMI de Tübingen extrêmement fâcheuse, d'autant plus que l'IMI a formulé ses évaluations (et ce n'est pas la première fois) sans aucune discussion de contenu sur les positions des militant.e.s des mouvements sociaux, des scientifiques et des journalistes critiques, des représentants des agriculteurs, etc. au Mali ou dans les pays du Sahel des dernières années. Notre lettre, la critique de l'IMI et une (première) réponse de notre part à cette critique se trouvent sur notre site web (jusqu'ici seulement en allemand):

https://afrique-europe-interact.net/1832-0-Aktivitten-Europa.html

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5. autres activités au Mali (syndicat paysan COPON etc.)

En février/mars 2020, une délégation de trois personnes de la section européenne d'Afrique-Europe-Interact a passé trois semaines au Mali. Pour des raisons de sécurité, la délégation n'a pas pu se rendre à l'Office du Niger, où Afrique-Europe-Interact travaille avec plusieurs villages et le syndicat de base des paysan.ne.s COPON, pour la première fois depuis 2013. Dans ce contexte, la délégation a dû improviser – ainsi, 25 représentant.e.s du COPON sont venus à Bamako pour échanger des idées avec la délégation et les militant.e.s de l'AEI à Bamako pendant deux jours au centre social d'Afrique-Europe-Interact. Nous en parlerons plus en détail bientôt – ainsi que de nos autres activités au Mali, entre autres dans le village de Soukoutadala dans le sud du Mali et avec un collectif de femmes d'Afrique-Europe-Interact à Bamako, qui est actif dans la transformation des aliments.

Sur ce dernier point, nous aimerions en fait vous révéler quelque chose : La délégation européenne de l'AEI mentionnée ci-dessus a apporté 20 kilos de pâte d'arachide du collectif de femmes. Si vous êtes intéressé par un pot de 500 grammes, n'hésitez pas à nous contacter, car nous envisageons actuellement de mettre en place avec le collectif de femmes une vente solidaire de leurs produits en Europe: info@afrique-europe-interact.net

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6. L'hébergement „Baobab“ pour les migrantes à Rabat (Maroc)

La maison de repos “Baobab” pour les migrantes et leurs enfants dans la capitale marocaine Rabat, gérée par l'organisation de migrant.e.s ARCOM en collaboration avec Afrique-Europe-Interact, est bien sûr aussi directement touché par la crise actuelle du corona. Dans le Baobab, 30 femmes et leurs enfants vivent ensemble dans un espace très confiné. L'ARCOM a donc décidé que les femmes qui vivent actuellement dans l'hébergement peuvent y rester indéfiniment et ne doivent pas le quitter après trois mois. De plus amples informations à ce sujet seront bientôt envoyées, entre autres une petite vidéo, en cours de production, avec deux personnes responsables des logements-relais. Vous trouverez ici des informations de base sur le Baobab :

https://afrique-europe-interact.net/1318-0-Das-Projekt.html

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7. informations complémentaires, Twitter, etc.

Comme d'habitude, ce rapport n'est pas complet, mais nous ne voulions pas vous surcharger d'informations. À cet égard, seuls deux aspects doivent être mentionnés en conclusion : Le compte Twitter d'Afrique-Europe-Interact a été abandonné, ces dernières années, pour des raisons de capacité, mais depuis environ 2 mois, un groupe de personnes engagées au sein de notre réseau ont entrepris de le réactiver. Si vous êtes sur Twitter, suivez également AEI : @ae_interact (ou entrez simplement notre nom complet dans le champ de recherche).

Nous sommes également en train de mettre à jour le site web de manière plus approfondie – notamment la version française. Il s'agit d'un projet à long terme, mais nous espérons accroître la portée de notre site web, y compris les messages thématiques au bas de la page d'accueil.