Départ agité de la caravane Bamako-Dakar: un avion doit faire demi-tour à cause d’une expulsion
Hier soir, à la suite d’un acte de protestation spontané contre une expulsion, la compagnie Air France a dû faire faire demi-tour à un vol Paris-Bamako. Huit activistes de la caravane pour la liberté de circulation et le développement autodéterminé, arrêtés avec d’autres passagers, attendent maintenant le prochain vol.
Paris/Berlin, le 20 janvier 2011
Dans le même appareil que celui des activistes de la « caravane pour la liberté de circulation et le développement autodéterminé », se trouvait aussi un homme ligoté et accompagné par des policiers, entrain de se faire expulser vers le Mali. Peu de temps après le départ, 17 passagers se sont solidarisés avec la personne concernée qui tentait de s’opposer à cette opération, en quittant leur siège. Après quoi, le pilote dut faire demi-tour vers l’aéroport parisien Charles de Gaulle, laissant la police éloigner et arrêter les huit activistes ainsi que d’autres passagers. Lors de cette opération, les forces de sécurité s’en sont prises à un père de famille qui filmait les événements avec son téléphone mobile. Il a été procédé à une deuxième tentative d’expulsion forcée de la personne en question, mais sans succès, selon les informations des activistes maliens de Bamako.
Au lieu de s’en tenir au transport de passagers, Air France croît nécessaire de collaborer avec la police des frontières française, en expulsant sans ménagement des personnes contre leur volonté. En l’espace d’une semaine, deux autres vols au départ de Paris ont pris du retard, à cause d’actes de protestation contre des expulsions : vendredi dernier, des passagers du vol pour Douala (Cameroun) ont manifesté leur opposition à une expulsion en se levant de leur siège. Quatre d’entre eux furent ensuite éloignés et soumis à un contrôle d’identité. Et, mercredi matin, plusieurs passagers ont refusé de prendre place dans l’avion Royal Air Maroc, de telle sorte que l’appareil ne put décoller qu’une heure et demie plus tard, sans les deux détenus. Certains employés d’Air France s’étaient déjà prononcés en 2007 pour que cessent les vols d’expulsion pratiqués par leur Compagnie, sans grand succès jusqu’à présent.
Les derniers activistes placés en garde à vue ne furent relâchés que tard dans la nuit, bien longtemps après le re-décollage de l’avion. Evidemment, la réaction courageuse des activistes contre cette expulsion forcée, dans l’avion, aura sans doute des suites juridiques. Au Mali, par contre, ils seront certainement chaleureusement accueillis par les activistes de là-bas.
Il n’en reste pas moins que les vols manqués coûteront cher : l’achat de nouveaux billets d’avion qui leur permettra d’arriver à temps à Bamako, pour le départ de la caravane, coûtera au moins 4000 euros. C’est pourquoi, les organisateurs de cette dernière lance un appel à soutien financier.
Compte où adresser les dons pour la caravane (aussi pour les honoraires d’avocat et les billets de vol annulés) :
Initiative Zusammen Leben e.V.
Nom: J. Hackert
N° de compte: 174 496 53
BLZ 120 300 00 (DKB)
Intitulé: Karawane WSF