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Bamako et Niono: L'assemblée Paysanne Populaire (Photos & Reports)

Mai 2014

Cette année Afrique-Europe-Interact a fait plusieurs visits au Office du Niger pour preparer ensemble avec les répresentants des villages différents – entre autre Kourouma, Koyan Koura, Sanamadougou et Saou – une Assemblée Paysanne Populaire et une marche symbolique à la mémoire des personnes victimes par l'accaparement des terres. Mais, malheuresement, cette marche à Niono a été interdit par les autorités maliennes peu de temps avant. Au lieu de cela 55 délégués paysanes d'Office du Niger sont allé à Bamako pour faire une petite version de cette Assemblée là-bas. Ici on trouve quelques photos, l'appel pour notre activité à Niono et un article exemplaire de la presse.

Les photos d'Assemblée à Bamako

L'appel pour les activités à Niono

Pour la Justice sociale et le développement équitable

Dans le cadre des activités de soutien aux couches sociales vulnérabilisées et pour informer les opinions sur les problématiques socio- politiques qui amplifient l’immigration et les déplacements forcées ; la Section Mali du réseau AEI a initié diverses missions d’exploration dans l’Office du Niger. L’objectif en était de mieux comprendre la situation après plusieurs années de luttes menées au sujet des évictions des paysans et de communications sur les expropriations des terres aux profits des promoteurs agro- industriels et des consortium représentant les intérêts des pays dits- amis du Mali.

Ces missions ont écouté les paysans qui travaillent sur les périmètres agricoles ; observé les aspects d’impacts des différentes formes d’accaparements des terres et évalué le poids des charges (eau, intrants) d’exploitation sur les conditions de vie des populations locales vivant dans les villages de la zone. Dans cet exercice d’échanges sur les préoccupations actuelles des paysans et d’observations sur les effets des pratiques de spéculations foncières dans les zones concernées ; un constat général a émergé sur l’insuffisance d’informations des paysans sur les dispositions régissant l’office du Niger et sur la méconnaissance des diverses situations vécues par les différentes populations villageoises. Les paysans de l’office du Niger ne se connaissent pas entre- eux et les villageois n’ont aucune idée des situations vécues par d’autres zones à cause de l’éloignement et par manque de sensibilisation.

La volonté citoyenne des membres de la Section Malienne de soutenir les paysans et l’engagement militant à accompagner les populations affectées pour la recherche de solutions politiques ont servi de levier pour approfondir les contacts avec les concernés et pour adopter ensemble une initiative d’actions au bénéfice du plus grand nombre. Les activités du 19 Mai 2014 se situent dans cette perspective de mobilisation des paysans pour se connaitre mutuellement et partager les expériences des uns avec les autres sur les diverses situations dans l’office du Niger afin de créer un front commun de luttes pour le mieux –être des populations villageoises. Pour dénoncer abus d’autorités subis par les paysans et revendiquer les droits coutumiers des populations locales face aux violations.

Cette journée militante est axée sur une Assemblée Paysanne Populaire et une marche symbolique à la mémoire des personnes victimes mortes sur le parcours des revendications sociales sur les terres. En rappel des évènements tragiques de bastonnades nocturnes, d’emprisonnements arbitraires et de pollutions qui ont occasionné de nombreuses pertes de vie humaine dans les villages contestataires.

De Diabaly à Sanamadougou et Sao en passant par Kimbiri- Wèrè, Kourouma et Koya- Koura ; les centaines de paysans, les femmes villageoises et les jeunes se mobilisent pour écrire leur histoire.
La section Mali de AEI veut faire bouger les lignes et enclencher la dynamique de l'activisme citoyenne sur les questions des droits des victimes du capital et des accords qui portent conséquences aux conditions de vie des populations locales.

Un article exemplaire de la presse

Le Républicain du 22 mai 2014: Emigration et exode rurale : l’AME fait la liaison avec l’accaparement des terres

A défaut d’une rencontre suivie d’une marche à Niono, le 19 avril 2014, l’Association malienne des réfugiés (AME) a organisé une assemblée générale le 21 mai 2014, sur le terrain de Djélibougou. Au cours de cette rencontre, les autorités maliennes complices des accaparements de terres au Mali, notamment dans la zone office du Niger ont été dénoncées.

Au Mali, l’un des pays les plus pauvres du monde, la tendance actuelle est d’appauvrir au maximum les pauvres et d’enrichir les quelques riches. Telle est la conviction de la centaine de personnes qui a participé à l’Assemblée générale de l’AME, le 21 mai 2014, à Djelibougou. Cette association qui a fait ses preuves dans le combat pour le respect des droits des migrants et membre à part entière du Réseau Afrique Interact, a décidé d’inscrire la lutte contre l’accaparement des terres à l’office du Niger dans son programme d’activités. « Toutes les causes qui poussent les maliens à l’émigration, nous préoccupent », a indiqué Allassane Dicko de l’AME.

Avant d’ajouter que le Réseau Afrique Europe Interact, dont l’AME est membre, est aujourd’hui préoccupé par l’accaparement des terres dans la zone office du Niger, parce que cause du départ de nombreux jeunes maliens qui vont mourir dans les mers sur la route de l’Europe ou dans les sites d’orpaillage. « Evincer des terres de leurs ancêtres, ils n’ont souvent pas d’autres choix que d’aller en aventure sur les routes incertaines », a-t-il indiqué.

Fassery Traoré, de l’AME d’ajouter que c’est dans le but de dénoncer cette situation que le Réseau Afrique, Europe Interact et le Collectif des paysans de l’office du Niger pour la justice entre les populations rurales et des villes, avait décidé d’organiser une marche à Niono. « Mais, organiser dans une mafia qui ne dit pas son nom, les autorités locales coalisées au tour du Préfet et de la Direction de l’Office du Niger, ont interdit notre marche. Même le sit-in que nous avions voulu organiser a été refusé », a-t-il déclaré.

Avant de lancer un appel de solidarité à tous les paysans du Mali, de se donner la main pour barrer la route aux abonnés à l’accaparement des terres. « Au nom de la crise du nord, les autorités nous demandent de nous taire. Mais au nom de cette même crise, elles doivent mettre fin à l’accaparement des terres et restituer à tous les paysans victimes leurs terres », a indiqué Allassane Dicko, un autre responsable de l’AME. Pour sa part, Bakary Traoré, responsable du Collectif des paysans de l’Office du Niger, a dénoncé le fait que les terres sont arrachées aux paysans pour les remettre à des gros argentiers.

Selon, lui, si les autorités maliennes veulent le bonheur de ce pays, ils doivent tout mettre en œuvre pour l’avènement d’un autre office du Niger pour l’autosuffisance alimentaire. « L’office du Niger fonctionne aujourd’hui comme l’époque coloniale. Si tous les maliens sont indépendants, nous à l’office du Niger nous n’avons pas encore gouté à cette indépendance », a-t-il déclaré.

Avant d’attirer l’attention des participants sur le fait qu’il ne se passe pas de jour que des tristes nouvelles annonçant la mort d’un jeune de Niono, soit lors de la traversée de l’océan atlantique, soit dans un site d’orpaillage à travers le pays, ne soit diffusées. Il faut dire qu’en plus des paysans venus de la zone office du Niger pour ce meeting, une délégation de Faléa, dans le cercle de Kéniéba, y a dénoncé les velléités qui planent sur leur commune quand à l’exploitation de l’Uranium.

Assane Koné