En effet, il faut noter que le Cameroun a un Indice de Développement Humain (IDH faible, 0, 504 et 0,505) relevé en 2013 pour le compte de 2014 et est classé 131ème pays d'après cet indicateur selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Au Cameroun, environ plus de la moitié des citoyens vivent en dessous du seuil de pauvreté selon le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD).

Tandis que la population n'arrive plus à subvenir à ses besoins, vit dans l'obscurité et souffre du manque d'eau potable, son chef est classé dans la liste des dirigeants ayant accumulé frauduleusement une fortune. Ce classement ne devrait en principe étonner personne, car, l'opération Épervier, lancé à l'initiative du Premier ministre Ephraim Inoni, (lui même arrêté plus tard, en Avril 2012), dans la politique de lutte contre la corruption a déjà fait tomber plusieurs ex-barrons du régime pour détournement de derniers publics qui se chiffrent à des milliards de francs CFA. Mais jusqu'à maintenant, l'Épervier ne semble qu'attraper les poussins les plus faibles, la mère poule en la personne de Paul Biya n'est pas inquiétée ; comment le serait-il d'ailleurs lorsqu'on sait tous en Afrique que l'Epervier ne s'attaque qu'aux poussins isolés, c'est-à-dire, à ceux qui ne restent pas le plus près possible des ailes protectrice de la mère poule. Or, déjà en 2009, le journal en ligne français, Rue 89, avait rapporté que les vacances du président du Cameroun avait été les plus coûteuses parmi les leaders mondiaux. Cette information a été relayée plusieurs fois par des médias nationaux parmi lesquels, Le Messager. C'est le Messager qui soutiendra que l'article qui a fait polémique en octobre 2014 sur la fortune de l'homme fort camerounais, en le classant 5e fortune parmi les présidents Africain, avait été publié par un site d'information Américain. Cette information a été reprise par des journaux en ligne parmi lesquels Koabi.com.

Selon plusieurs sources, Paul Biya a été critiqué plusieurs fois pour son goût pour la luxure, et surtout pour avoir dépensé plus de 25 000 Euro par jour pour la location d'une villa et ce n'est pas tout, le président Paul Biya dépense des sommes faramineuses lors de ses déplacements, on se souvient de la mallette du président de la République du Cameroun, que le lieutenant Luc Emane, ancien coursier de l'aide de camp du chef de l'état camerounais avait tenté de voler. Certains ont avancé qu'elle contenait des milliards. En Suisse, le président Paul Biya dépense à chacun de ses voyages, une fortune.

Dans son livre L'Hôtelier, paru en 2007 aux Éditions Suzanne Hurter à Genève, www.editions-hurter.ch, Herbert A. Schott, celui qui a été le directeur de l'hôtel Intercontinental de Genève, de 1967 jusqu'en 2002, après y avoir passé 35 ans, raconte que Paul Biya avait confié aimer la capitale Helvétique qu'il considère comme un petit paradis, il déclare d'ailleurs, que “Paul Biya est un sacré personnage”. Ici, (l'hôtel Intercontinental de Genève), Paul Biya fait partie des meubles. C'est un client parmi les plus prestigieux. Cette affirmation en dit long. Par ailleurs, selon certaines sources, l'État camerounais louerait sa suite, au sixième étage de l'hôtel Intercontinental, à 372 millions de Fcfa l'an. N'est-ce pas trop pour un pays dit pauvre et pour un président qui se défend bec et ongles de ne pas être l'un des présidents les plus riches d'Afrique ? Ces révélations nous font encore plus mal lorsqu'on imagine le niveau de vie des Camerounais en général et surtout, tous les bénéfices potentiels que pourrait avoir le peuple si cette somme était investie pour son bien. En d'autres lieux, oublierons-nous la visite du président camerounais en France, invité d'honneur du président Sarkozy en juillet 2010, lors de la commémoration du cinquantenaire des indépendances ? Non ! On se souvient que le président et sa suite interminable, (curieuse suite pour une invitation officielle), avaient bourdé les hôtels qui leur avait été proposé. “L'indépendance est synonyme de liberté et d'autonomie”, pour montrer justement son autonomie, Paul Biya avait choisi, à ses frais ou aux frais du contribuable, la suite Royale située au 5e étage du prestigieux Hôtel Plaza Athénée à Paris qui s'étale sur une superficie de 450 m2 avec ses quatre chambres avec ses portes blindées, apaise bien les peurs du dictateur camerounais. Elle coûte 14 300 000 F Cfa la nuitée, soit un peu plus de 21 000 Euro. (http://www.dorchestercollection.com/fr/125/paris-france/hotel-plaza-athenee/room/suite-royale/, http://www.hoteldeluxe.info/classement-des-nuits-les-plus-cheres-a-paris/;)Le petit-déjeuner à la Plaza Athénée balance quant à lui entre 35 et 50 Euro. Tout ceci tend à confirmer les dires du journal Américain Forbes selon lequel, le séjour du Président Paul Biya à l'étranger serait plus coûteux que ceux du président Américain. Un homme qui a autant de goût pour le luxe ne peut pas ne pas être un fervent pilleur de fonds publics ou tout simplement un homme qui a su profiter de ses hautes fonctions et des revenus pétroliers pour investir dans plusieurs domaines dont l'immobilier.

Nous ne pouvons alors nous empêcher de nous poser cette question : d'où proviennent les fonds avec lesquels le président satisfait ses nombreux séjours privés à l'étranger ? Des caisses de l'État du Cameroun qui frémissent à chaque départ ou des poches du leader qui se veut président à vie ? Dans les deux cas, ces dépenses si faramineuses méritent une enquête minutieuse sur les déplacement de Paul Biya et l'origine de sa fortune. Car, le peuple camerounais qui a pour sa part besoin d'infrastructures modernes qui permettront aux jeunes de mieux assurer leur avenir à également besoin de connaître la vérité. Il a besoin de comprendre pourquoi l'on dépense pour une seule nuit dans les hôtels ultraluxieux de l'occident une somme qui a elle seule, peut suffire à financer plusieurs micro-projets et faire sortir des centaines de jeunes de l'extrême pauvreté. Il a besoin de comprendre qui est prioritaire ? De comprendre si le gouvernement du Cameroun travaille pour le peuple camerounais ou pour une poignée de personnes.

L'auteur Péguy Takou ndie est écrivain, il habite dans un camp de réfugiés à Brandenburg et est actif avec Afrique-Europe-Interact.