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Réflexion sur la révolution arabe : Quelques pistes.

La révolution actuelle arabe, s’inspirait- elle de celle que l’Afrique a connue il y a vingt ans ?

Vingt ans après « les soulèvements populaires » que l’Afrique subsaharienne a connus en faveur des mouvements, et des changements démocratiques, les pays arabes entrent en scène (du moins les forces progressistes) répétant presque le même scenario pour renverser les régimes  «autocrates, totalitaires, militaires, et les partis uniques constitutionnels ». Les soulèvements populaires des années 90 en Afrique ont permis cas même l’ouverture du jeu politique, l’instauration d’une forme de démocratie, même si aujourd’hui la « démocratie que nous cherchons au sens propre du terme » est loin d’être acquise.   

Bien que nous soyons loin des scènes des événements actuels de la « révolution arabe », et ne les vivons pas directement, nous osons estimer que les pays arabes traversent « l’expérience des pays africains » il y a vingt ans plutôt. En effet, « les mouvements démocratiques des années 90 en Afrique » ont bénéficié du changement profond (en faveur du capitalisme bien sûr) que le monde a connu : la fin de l’URSS, la chute du mur de Berlin, la dislocation du bloc de l’est…, tant de facteurs, et de bouleversements de l’histoire que  les pionnier(e)s de la lutte pour la démocratie, et les militant(e)s des droits de l’Homme en Afrique ont bénéficié. 

Nous n’entrons pas dans l’analyse des détails de ces événements (la fin de l’URSS, la chute du mur de Berlin, la dislocation du bloc de l’est) pour ne pas nous perdre dans la généralité, ni encore moins, situer, ou justifier les responsabilités politiques qui ont marqué « ce vent de changement ». Nous allons nous contenir dans le cadre simple de cette réflexion sur les événements qui bouleversent actuellement les pays arabes qui « à notre sens » auront de répercussions sur la marche du monde en général, et sur l’Afrique subsaharienne en particulier, car rien ne pourrait plus être comme avant.
Nous estimons également que « la révolution arabe » peut servir d’exemple, et susciter à nouveau de l’espoir pour la jeunesse africaine en manque de repère, laissée pour compte, et qui se cherche. La chute « de régimes dictatoriaux » au début des années 90 en Afrique subsaharienne n’ont pas produit l’effet escompté, car ceux- ci ont été remplacé par des « pseudos- régimes démocratiques » qui s’accrochent au pouvoir modifiant (cas du Cameroun, du Burkina peut être), tripatouillant (cas du Niger, et peut être du Mali), et truquant (cas de la Côte d’Ivoire, du Togo) constitutions, et élections.

Si les régimes dictatoriaux en Irak,  en Egypte, en Tunisie, en Lybie, et les monarchies obscures du golf- arabique ont su gérer sans grande difficulté leur passage à « la pensée unique du capitalisme », et se maintenir au pouvoir après la chute du mur de Berlin, la fin de l’URSS…, ils n’ont jamais su évoluer avec « la jeunesse, et la rue arabe » qui leur tiennent tête, et qui est entrain de les déboulonner les uns après les autres avec une volonté de fer. Ces régimes autoritaires n’ont pas compris que « cette jeunesse » laissée pour compte,  mais bien éduquée, n’a jamais accepté comme état de fait « les caricatures, et les clichés » du monde arabe (faut- il souligner que la société arabe est patriarcale, gérontocrate, tribale, népotiste…) qui considère ces dictateurs, et leurs familles comme « des dirigeants investis d’une mission divine », et dont l’autorité (morale, et politique) ne doit jamais être contestée.
Cette « jeunesse » cultivée, moderne, intellectuelle, progressiste, et ouverte au monde que Kadhafi (qui vit avec surprise, et amertume les dernières heures de son régime autocrate, policier, et népotiste) qualifie sans état dame de « droguée » est loin d’être droguée au sens propre du terme (hallucination, rêves dans le vide, tant d’effet que la drogue produit sur son consommateur). Cependant, la jeunesse arabe révoltée d’un point de vue sociale, politique, et même historique est en effet droguée, et assoiffée.
 
Oui, elle est droguée, et assoiffée de « liberté, de justice, de démocratie !». Pour toutes ces raisons également, elle vient de découvrir sa mission historique comme Franz Fanon l’a un jour souligné : « chaque génération doit découvrir sa mission, la remplir ou la trahir ». La mission historique de cette jeunesse sera sans doute « la révolution politique, économique, sociale, et culturelle» afin de renverser la tyrannie, et l’obscurantisme des régimes dictatoriaux des pays arabes. C’est pourquoi, à la veille de la révolution tunisienne, Ben Ali (qui a écrasé une révolte des mineurs deux ans plutôt), n’a pas compris qu’il s’agit cette fois d’une révolution menée par une jeunesse laissée pour compte, et qui voit l’avenir de travers.
Ainsi, à la place du dialogue, de l’ouverture, et du changement du système, Ben Ali (qui ne vit plus les réalités de son pays), n’a pas hésité de recourir à la terreur pour étouffer la voix du peuple. C’est pourquoi, nous ne sommes pas surpris de voir un Kadhafi pathologique, ubuesque, et sanguinaire emprunter le même chemin avec une haine certaine dont l’ampleur dépasse l’imagination pour massacrer un peuple en quête de liberté, et de justice.

Ce qui sera intéressant à voir dans le cas libyen, est que Kadhafi qui a toujours prétendu gouverner au nom du peuple, par le peuple, et avec le peuple se voit aujourd’hui contester, et renverser par le peuple. L’histoire lui a en effet donné raison ! Car, de ville en ville, les libyens entrains de se libérer du joug de celui qui a concentré tous les pouvoirs entre ses mains au nom du peuple. 
Un autre fait pertinent, Kadhafi qui a toujours utilisé machiavélisme politique oblige « le nom du peuple » contre ses opposants, n’a d’autre choix que d’utiliser la terreur contre ce même peuple au nom du quel il prétend gouverner. Autant en emporte le vent. L’avenir, est que les régimes autocrates, autoritaires, népotistes seront renversés par ce changement populaire qu’a comme fer de lance « une jeunesse arabe enragée, révoltée, et laissée pour compte».  

La révolte populaire a pris de court Ben Ali, Moubarak, et Kadhafi comme « John de la ferme des animaux ». Ils ne s’attendaient pas à une telle réaction rapide, et spontanée de la part du peuple. Focalisés sur l’opposition traditionnelle, et classique réduite au silence depuis des années, en bon terme avec « l’occident », et de nouveau fréquentables par ce que « le petro- dinar » attirait les envies, les appétits, et les convoitises, les oppresseurs n’ont pas vu venir le peuple arabe. La prétendue lutte contre le terrorisme leur servait d’excuse pour étouffer à l’intérieur toutes formes de revendication démocratique, alors que tous les ingrédients étaient réunis pour qu’il y ait la révolte populaire. Personne (ni en occident, ni ces régimes ubuesques) n’a vu « la jeunesse » venir, à part la jeunesse elle- même par le biais de différents canaux d’informations (sms, internet…)
Contrairement à la position de la France il y a vingt ans en Afrique subsaharienne, qui à l’époque (à bon ou mauvais escient pour servir ses intérêts, ou ceux de l’Afrique, le débat n’est pas là) avait eu à soutenir « les mouvements démocratiques », a eu à prendre une position ferme contre « les dictateurs » qui refusaient l’ouverture du jeu politique, la Ministre des Affaires étrangères d’un pays qui se targue d’être le berceau des droits de l’Homme, n’a pas hésité de proposer sur  un plateau d’or « la coopération policière » au régime moribond de Ben Ali dès le début de la révolution tunisienne pourtant légitime, populaire, et démocratique.
Si Ben Ali avait réussi son entreprise criminelle, c'est-à-dire « massacrer le peuple tunisien jusqu’au dernier manifestant » pour se maintenir au pouvoir, qu’allait être « la part de responsabilité de la France », sachant que celle- ci traine derrière-elle les casseroles de la colonisation, de Vichy, du génocide au Rwanda, des réseaux mafieux de la françafrique…  
 
 
Comprendre la révolte actuelle de la jeunesse arabe.

A la fin de la seconde guerre mondiale, le monde (capitaliste, et colonialiste qui a combattu Hitler à demi-mot jusqu’à ce que ce dernier se retourne contre lui) horrifié face à la barbarie nazie a décidé que dans les rapports entre les nations, rien ne sera plus comme avant.
Afin de soutenir, et aider les juifs rescapés de la seconde guerre mondiale, les puissances coloniales, la diaspora juive très puissante ont organisé, et encourager les juifs du monde entier à s’installer massivement en Palestine alors sous le protectorat britannique. L’objectif visé était la création d’un Etat-juif (ennemis juré des rabes) sur la terre sainte en Palestine (considérée par les juifs comme la terre promise).

Les monarchies arabes féodales, et vieillies sous le protectorat britannique (Egypte du roi Farouk, l’Irak du roi Fayçal I, la Jordanie du roi Abdallah I, l’Arabie Saoudite du roi Abdoul- Aziz…), en réaction, et pour donner l’impression, et l’image « des résistants  aux yeux de l’opinion arabe», ont engagés leurs armées moyenâgeuses, vieillies, et mal préparées pour combattre « l’Etat juif naissant ». L’Angleterre, les Etats- unis ont laissé faire, car ils étaient convaincus que « la guerre entre cousins ennemis » sera un échec cuisant, et un affront inoubliable pour les arabes.  
La rue arabe s’est beaucoup mobilisée contre l’occupation de la Palestine. Des manifestations populaires ont eu lieu partout au moyen orient pour exiger de leurs rois- féodaux de soutenir les palestiniens, de s’opposer à cette nouvelle colonisation, et de laver les arabes de l’affront. L’armée juive peu nombreuse, mais bien armée, et bien formée a mis en déroute les armées arabes. La rue arabe a perçu cela comme une trahison de la part des leurs gouvernements « qui n’ont pas assez fait pour écraser le nouveau Etat juif, et sauver la terre sainte ». Les jeunes officiers, les nationalistes arabes n’ont pas pardonné aux responsables politiques de cet échec.

En Egypte, les officiers ont commencé à s’organiser à partir de 1950 pour faire payer au roi Farouk sa part de responsabilité dans le dérapage palestinien avec l’aide de « l’organisation des frères musulmans ». En juillet 1952, Nasser, Anouar- El- Sadat, Abdoul- Hakim tous « jeunes officiers », et d’autres officiers déposent le roi Farouk (c’est la révolution égyptienne). Ils proclament la République mettant ainsi fin à plus de deux siècles de monarchie de la famille « Mohammed Ali Pacha ». 

Arrivée au pouvoir suprême à partir de 1955, Nasser fait de la lutte contre l’impérialisme, et Israël la pierre angulaire de sa politique extérieure afin d’attirer le soutien de la rue arabe. Il s’allie avec l’URSS, et mène une politique tiers-mondiste. Il joue un rôle important dans la création « des non-alignés », et même de l’OUA (l’Organisation de l’unité africaine). En 1955, Nasser nationalise le canal de Suez. Israël, et l’Angleterre lui font la guerre. Mais à cause des manœuvres géopolitiques les Etats-Unis, et l’URSS s’interposent. Nasser sort « victorieux », et très populaire auprès de l’opinion arabe. 

Sur le plan intérieur, Nasser considère les frères musulmans comme ses ennemis jurés. Le nationalisme panarabe prenait dessus sur l’islamisme fanatique ou moderne, ce qu’a fait que pendant tout au long de son règne, il n’a pas toléré « les frères musulmans » ses alliés d’hier contre le roi Farouk. Mieux, « l’organisation des frères musulmans » a été victime de purges sanglantes (pendaisons, exécutions sommaires, assassinats).

Aux yeux de la rue arabe, et surtout la jeunesse, Nasser symbolisait « la figure de proue » dans la lutte contre Israël, et l’impérialisme des puissances occidentales. A cause de sa politique « nationaliste- panarabe », il incarnait la fierté perdue des arabes depuis l’échec de 1948- 49 contre Israël. Il instaure un régime policier basé sur le culte de la personnalité, l’opposition est muselée, la jeunesse égyptienne le considère alors comme le « petit père des arabes ».
En 1970, l’homme qui incarnait « la fierté arabe » meurt brusquement suite à une crise cardiaque (on parle d’assassinat). Anouar El- Saadat alors vice Président le remplace. Ce dernier après avoir maintenu « la ligne nassérienne », se débarrasse des conseillers soviétiques, mène une politique de détente avec Israël, et s’ouvre à l’occident, mais reste très dur vis-à-vis des frères musulmans l’opposition importante du pays. Il signe les accords de paix (Camp David) avec Israël en 1979. Il est alors considérer par « la rue arabe, et la jeunesse » comme un traitre. En 1981, les islamistes- fondamentalistes l’assassinent lors d’un défilé militaire après onze ans de pouvoir sans partage. Moubarak alors vice Président prend le pouvoir.     

En 1958, l’armée irakienne prend le pouvoir suite à un coup d’Etat sanglant. Le jeune roi Fayçal II est sauvagement abattu avec les membres de sa famille, lançant ainsi l’Irak dans la série des coups d’Etats violents, et les purges sanglantes pendant plus 60 ans. Les communistes irakiens ayant été pour beaucoup dans le renversement de la monarchie, sont devenus pour la junte militaire au pouvoir encombrants. S’ajoute à cela l’interférence de l’URSS, et les Etats-Unis dans les affaires irakiennes envenimait la situation.

Le Général El- Bekr prend ses distances des nationalistes du parti Baas (la résurrection), et des communistes. Il est tué en 1963 par les militaires baasistes dans les locaux de la télévision nationale irakienne lors d’un coup d’Etat. Saddam  Hussein militant du parti Baas entre alors au pays, car les officiers auteurs du coup d’Etat étaient très proches du parti Baas irakien. Trois plutôt Saddam avait pris part à la tentative d’assassinat manquée contre le Général El- Bekr.
Si l’armée a réussi à prendre le pouvoir en Egypte, en Irak, cela n’a pas été le cas pour l’Arabie Saoudite, par ce que, cette monarchie obscure par peur de l’armée, et du peuple a verrouillé « le jeu politique », et laissant son sort à la nouvelle puissance mondiale (les Etats- unis) qui a remplacé l’Angleterre. La monarchie saoudienne se cache sous le sunnisme- wahhabite, prive le peuple saoudien (faut- il noter que l’ancien nom de l’Arabie saoudite est : Hedjaz. C’est en 1902 que le jeune prince Abdoul- Aziz Al- Saoud s’empare de Riyad avec le soutien des Sabah famille régente au Koweït. De conquête en conquête, il occupe toute la péninsule arabique avec le soutien des anglais. En 1945, après avoir conquit tout le pays, il rebaptise le pays au nom de son arrière-grand père : Saoud)  de toutes formes de liberté, et de justice au nom de l’islam dont l’autorité morale, et politique émane de Dieu.   

En Tunisie, la lutte contre le colonialisme français est menée essentiellement par le parti de Bourguiba (le new- Dustour). Bourguiba devient « la figure de proue » de la lutte contre le protectorat français. Après une longue période de lutte d’exile, Habib Bourguiba entre au pays. Il est accueillit en héros par le peuple tunisien. Le new- doustour devient le parti de l’indépendance. Bourguiba fait exiler le vieux souverain Lamine Bey qui ne jouissait plus d’autorité. Il proclame l’indépendance, et la république. Après avoir été « l’espoir » de la jeunesse arabe, et l’exemple du modernisme, Bourguiba finit par s’accrocher au pouvoir, se proclame Président à vie. Il instaure un régime policier, liquidant toute forme de revendication démocratique.

Au début des années 80, les émeutes éclatent un peu partout en Tunisie, mais le vieux dictateur reste droit dans ses botes, et sourd aux revendications populaires. Après plus de trente ans de règne sans partage Bourguiba, vieillis, et ne dirigeant plus son pays, est demi de ses fonction par son premier Ministre Ben Ali en 1987 lors d’un coup d’Etat qualifié de « médical ». L’arrivée de Ben Ali a beaucoup suscité de l’espoir chez les jeunes tunisiens. Ce dernier a promu les reformes politiques, et plus de démocratie dans le pays. Petit à petit, il s’éloigne des ses promesses, se comporte en dictateur, muselant l’opposition, et songe à son tour de s’éterniser au pouvoir. Il s’accapare avec sa famille de tous les leviers économique du pays. Les banques, les hôtels c’est lui Ben Ali, et sa famille : corruption, népotisme, parti unique constitutionnel, et répression jalonnent son régime de vingt trois ans. Pendant ce temps, la jeunesse est laissée pour compte : taches subalternes, précarité, chômage, immigration pour une jeunesse pourtant cultivée, et intellectuelle.
Alors que reste-t-il pour une jeunesse de cette taille si ce n’est pas « la révolution » que la Tunisie vient de connaître ?  Solidarité avec le peuple tunisien, libyen, égyptien, yéménite, solidarité avec tous les peuples en lutte, et toute une vie de combat en la mémoire de Mohammed Bouaziz, et de tous nos martyrs.

En Algérie, c’est le FLN (Front de libération nationale) qui mène la lutte. Composé de jeunes qui ont subis les brimades, l’humiliation du colonialisme, le FLN choisie la voie des armes contre le colonialisme français de plus d’un siècle. Le 1er novembre 1954, il enclenche une lutte armée meurtrière qui a duré plus de sept ans. La jeunesse algérienne a été le fer de lance de « la guerre de libération ». En 1962 les accords d’Evian mettent fin à la guerre, et accordent « l’indépendance » à l’Algérie. Ben Bella, devient le Président de la République, mais  à cause de la lutte entre les fractions internes du FLN, le colonel Boumediene prend le pouvoir en 1966. Il instaure une dictature militaire cachée sous le FLN devenu parti unique à cause du rôle historique qu’il a joué dans la lutte armée contre le colonialisme français.

Après la mort de Boumediene, l’armée continue de jouer un rôle important dans la vie politique jusqu’à ce que « la jeunesse algérienne » laissée pour compte se range derrière le FIS (Front islamique pour le salut). Suite aux manifestations populaires qui réclamaient l’ouverture politique, et l’instauration du multipartisme, Chadli ben Jadid en 1989 démissionne. Les nouvelles élections générales de 1992 sont remportées par le FIS. L’armée qui se considère comme la garante de l’ordre républicain, et de la laïcité, et craignant « l’islamisation de l’Algérie », rompe le processus électoral pour barrer la route à la victoire certaine du FIS.

En réaction à ce hold-up électoral, les Groupes islamiques armés (GIA) composés essentiellement de jeunes, et révoltés contre le système politico- militaire sèment la terreur dans tout le pays. Ils tuent au nom de l’islam, et engagent le pays dans le terrorisme faisant des milliers de victimes. Le contre terrorisme pousse certains officiers de l’armée algérienne au terrorisme pour servir leur intérêt politico- militaire. C’est pourquoi, il n’est pas anodin que certains de ces officiers sont accusés de crime, et d’assassinat par plusieurs organisations algériennes de défense des droits de l’Homme. S’ajoute à cela, les témoignages d’anciens officiers pointant un doigt accusateur à l’armée algérienne d’avoir pris part au terrorisme contre les populations innocentes.

Conclusion :

Nous avons dit que « la révolution » actuelle des pays arabes aura des répercussions sur la marche du monde, et peut servir d’exemple à nouveau pour la jeunesse africaine. Le discours « nationaliste panarabe», et l’islamisme (modéré ou extrémiste) pour se maintenir au pouvoir, ne peut plus servir « d’excuse, et de légitimité » pour les régimes autoritaires dans les pays arabe. « La jeunesse, et la rue arabe» attend de par dessus : la liberté d’expression, le respect des droits de l’Homme, la démocratie,  l’alternance du pouvoir… 

Il sera très difficile pour les régimes autocrates de se maintenir au pouvoir, et continuer à ignorer le peuple, car vu l’évolution du monde, on ne peut plus occulter le pouvoir. Certes, certains régimes ubuesques vont continuer, mais pour combien de temps ?

La situation actuelle de la Lybie est révélatrice. Les puissances du monde menacent aujourd’hui Kadhafi d’interdiction de voyage, de gèle des avoirs volés, de sanctions, et même de traduction devant le tribunal pénal international pour crime contre l’humanité, alors que dans le passé proche, il faisait l’objet de convoitise malgré ses crimes contre le peuple libyen.

Comment peut- on construire un monde de paix, de justice si le machiavélisme économique, et politique prend le dessus sur les droits humain ? Les luttes révolutionnaires des peuples à la base ne sont pas ou peu relayées, encore moins soutenues, ou alors via de belles déclarations une fois les stratégies établies, et les résultats obtenus. Cela est confirmé par le discours hypocrite de Sarkozy d’accompagner « ces révolutions arabes » par ce que les stratégies sont établies, et les résultats sont déjà obtenus. Nous ne pas pour autant dupes. Sarkozy ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Après avoir « traiter l’Afrique » de n’est pas assez entré dans l’histoire, nous sommes en droit de se demander pourquoi lui qu’est suffisamment entré dans l’histoire n’arrive toujours pas à comprendre « le mouvement humain », et les changements historiques de l’évolution humaine ?      
Le peuple libyen qui a souffert quarante deux ans durant du règne sanguinaire de Kadhafi n’a jamais été le souci de ceux là même qui dénoncent aujourd’hui Kadhafi. Les peuples arabes ont mis en  marche leur révolution, sans pour autant été soutenu auparavant par les Etats- unis, la France, l’Italie, la Suisse… qui s’empressent aujourd’hui à prendre le train de la révolution arabe en marche, et pour mieux se positionner après le départ des régimes autoritaires.

Rien ne pourra empêcher cette révolution d’atteindre son terme, c'est-à-dire : la chute des dictateurs. Il appartient aux peuples de déboulonner leurs bourreaux, et le cas arabe sera un exemple empirique. Il appartient aux peuples arabes de décider de leur choix politique, et économique, de distribuer équitablement les richesses de leurs pays. Les multinationales ne doivent plus décider de la politique pétrolière, ni encore moins opérer leur retour en forces telles des prédatrices des richesses d’autrui.

Au lieu de se remettre en cause, et comprendre les cris de leurs peuples meurtris, les dirigeants arabes continuent de proférer la haine, et le mépris contre leurs propres peuples. Ils les insultent, les traitent « de rats, de chiens » tout en espérant que ceux- ci vont se calmer, et revenir à nouveau dans leur giron sanguinaire. C’est mal comprendre « les peuples » !

En ce qui nous concerne en Afrique subsaharienne, les régimes doivent rapidement:

Sur le plan politique respecter :
1-      Le multipartisme intégral  
2-      L’alternance du pouvoir,
3-      Les élections libres, ouvertes, et transparents,
4-      La liberté d’expression, et d’association,
5-      La décentralisation populaire, et alternative…

Sur le plan économique :
1-      L’accès aux droits fondamentaux (santé, éducation, logement, libre circulation, alimentation…),
2-      Le partage égal des richesses,
3-      La gestion commune, et démocratique des affaires du pays.
Tant de mesures parmi d’autres qu’il faut mettre en pratique pour le développement social, économique, et politique sans quoi le lendemain chantera à nouveau nous l’espérons : la révolution.
 
 
TB
Bamako, le 25 février 2011