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Allemagne : Regrets éternels pour Laye-Alama Condé (2005)

Tué par la torture de vomitifs au poste de police de Bremen

Manifestation à la mémoire de Laye-Alama Condé

Nous portons le deuil de Laye-Alama Condé qui est mort il y a une année, le 7 janvier 2005, par le recours à la torture de vomitifs par la police. Laye-Alama Condé de Sierra Leone, qui vivait ici à Bremen depuis des années, a été arrêté le soir du 26-11-04 sous soupçon de trafic de drogues par deux policiers en civil qui lui ont transféré au poste de police à Bremen-Vahr. Arrivés là-bas, les deux policiers lui ont attaché de force à une chaise longue de métal (les deux pieds et la main gauche fixés avec des menottes).

Comme il est maintenant prouvé par une deuxième expertise (Weser-Kurier, 26-11-05), Laye-Alama Condé est mort des suites de ce recours de vomitifs. Il s’étouffait à cause de la grande quantité de l’eau qui a été pompée par force dans son estomac par le médecin Igor Volz et qui inondait ses poumons.

Laye-Alama Condé a été torturé et noyé avec cruauté au commissariat de la police de Bremen. Malgrés ses tentatives désespérées de se défendre contre l’introduction de la sonde à l’estomac par son nez, il n’avait aucune chance face à la superiorité qui lui maltraitait. Il n’avait aucune chance contre les deux policiers qui lui immobilisaient sa tête et son bras non-fixé, il n’avait aucune chance contre Igor Volz, qui lui introduisait la sonde sans cesse et qui pompait le vomitif et l’eau mortelle dans son corps et il n’avait aucune chance contre les deux secouristes qui surveillaient l’événement et qui mettaient à la disposition une spatule qui a été introduite dans la gorge de Laye-Alama Condé pour déclencher une autre vomissement. Le médecin du secours d’urgence, qui a été appelé plus tard, constate le mort cérébrale de Laye-Alama Condé le 27-12-04.

Ensuite Röwekamp, le sénateur de l’intérieur, lance une campagne de mensonges et de dénigrement. Il prétend plusieurs fois en public que Laye-Alama Condé avait s’intoxiqué de drogues. Sans jamais avoir exprimé un seul mot de regret, il légitime d’une manière éffrontée la mésure mortelle: Il trouvait que c’est complètement justifié »qu’on agit avec de telles mésures contre des gens comme ça«, un »grand criminel« devait »s’attendre à des préjudices physiques«. A une date où Laye-Alama Condé est déjà en état de mort cérébrale, Röwekamp déclare que Laye-Alama Condé était en train de guérir et en même temps il publie: »S’il meurt, ça n’a rien à voir avec l’administration des vomitifs.«

Les mensonges évidents de Röwekamp et son attitude misanthrope n’ont pas nuit à sa carrière – au contraire: Il est maintenant monté en grade de Maire adjoint de Bremen.

Du mort de Laye-Alama Condé sont responsables des personnes concrètes. Mais aussi responsable en est une politique raciste et inhumaine qui s’accommode du fait qu’ il y aient de tels meurtres.

Le mort de Laye-Alama Condé est le résultat d’une politique de prohibition de drogues qui est hypocrite. Et cette politique est la base légal pour l’adminstration des vomitifs. On peut qualifier l’adminstration des vomitifs d’une méthode de persécution et torture ciblée parce qu’elle est dirigée presque exclusivement contre des africains.

Au point de vue raciste, des noires sont perçus généralement comme des trafiquants de drogue, comme des »dealer«: Les revendeurs de drogue sont considérés comme une menace venant de l’extérieur qui nuit à une communauté (allemande) qui est en principe harmonieuse et ›en bonne santé‹. Et comme tous les non-allemands et spécialements des hommes africains sont considérés également comme une menace venant de l’extérieur, on identifie d’une point de vue raciste les africains au trafic des drogues. Ici s’associe la production des images racistes à une politique de prohibition de drogues qui est très répressive.

Mais si on considère des drogues comme »menace venant de l’extérieur« et les revendeurs de drogue comme des séducteurs, on passe complètement sur la réalité. La réalité, c’est que la consommation des drogues est un désir impérieux et quotidienne pour un grand nombre de gens – quels que en soient les raisons. Sur ce point, le marché de drogues est à certains égards un marché commes autres marchés dans le capitalisme. La réalité, c’est que des drogues illégalisées appartiennent à la vie de milliers de gens.

Des consommateurs de drogues sont partout. Le milieu de drogues au »Sielwalleck« à Bremen n’est qu’une part infime mais très visible du grand cercle des consommateurs de drogues. Ce ne sont pas les drogues ou les revendeurs de drogue qui sont le problème mais la politique misanthrope de prohibition de drogues. Partout au monde on garde cette politique de prohibition, bien qu’il y aient assez de preuves qu’il est menti si on parle du succès de cette politique.

Cette politique criminalise beaucoup de gens, les fait tomber dans la misère et met en danger leur vie: Premièrement parce que la prohibition de certaines drogues provoque une flambée des prix pour les consommateurs et consommatrices final/e/s et comme ça une misère économique.
Deuxièmement parce qu’on vend aux consommateurs et consommatrices des drogues qui sont coupées avec des substances qui peuvent entraîner la mort (comme p.ex. avec du mort-aux-rats). Comme ça, beaucoup de gens partout dans le monde sont empoissonnés, blessés gravement et même tués. C’est pourquoi nous revendiquons: Stop à la politique de prohibition de drogues, qui est hypocrite et mortelle !

Le mort de Laye-Alama Condé est avant tout la conséquence tragique et logique d’une pratique de sévices policière envers des revendeurs de drogues présumés. Surtout des africains sont saisis chaque jour par la police. Et cela à cause d’une seule raison: Parce qu’ils sont noires. Mais la méthode de torture par des vomitifs n’est qu’une example pour la violence policière.

Beaucoup de gens sont quotidiennement exposés à l’arbitraire et aux brutalités policières. Des policiers et des policières contrôlent sans cesse des personnes lesquelles ils considèrent comme ne pas être allemand/e/s. A cette occasion, les agent/e/s de police régulièrement offensent et humilient les gens d’une manière raciste. Il se passe souvent qu’il y a des arrestations arbitraires et mêmes des attaques physiques.

Mais ces contrôles policiers sont seulement une part de discriminations racistes ciblées et d’exclusions sociales. Un grande gamme des lois speciales caractérise la vie quotidienne des immigrant/e/s et des réfugié/e/s en Allemagne.

Le loi de la »Residenzpflicht« par exemple interdit aux réfugié/e/s le droit de l’homme à la libre circulation. Avec cette interdiction aux les réfugié/e/s de quitter leur »Landkreis«, la police justifie leurs contrôles permanents.

Il y a aussi des cas où les contrôles policiers et les arrestations mènent au mort des personnes concernées. Le 7 janvier 2005, le même jour auquel on a informé le public du mort de Laye-Alama Condé, Oury Jalloh est brûlé dans une cellule au poste de police à Dessau dans des conditions non élucidées. Depuis des mois, on mène des investigations contre deux agents de police involvés.
Et déjà au mois de décembre 2001, Achidi John aussi a été tué à Hamburg par la torture de vomitifs.
C’est pourquoi nous revendiquons: Stop aux contrôles policiers racistes !

  • Excuses publiques et appropriés des responsables chez les parent/e/s et ami/e/s de Laye-Alama Condé !
  • Stop définitif à l’administration des vomitifs – à Bremen et ailleurs !
  • A bas la politique de prohibition de drogues !
  • Stop aux contrôles policiers racistes ! Stop aux brutalités policières !
    Vous pouvez apporter des fleurs et/ou des bougies, si vous voulez.