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Monsanto à l’assaut du Burkina Faso

L’introduction du coton transgénique provoque la colère des paysans africains

Par Françoise Gérard

La crise alimentaire de 2008 a relancé le débat sur les biotechnologies, censées accroître la productivité de l’agriculture africaine. Mais, comme leurs homologues altermondialistes occidentaux, les paysans du continent noir se méfient des conséquences sanitaires et sociales des organismes génétiquement modifiés. Le semencier américain Monsanto a donc décidé d’employer les grands moyens pour les imposer, avec l’aide du président burkinabé Blaise Compaoré. La résistance s’organise

Paris brade le coton subsaharien

Pourquoi le Sud rue dans les brancards

Par Olivier Piot

Dagris : une modeste enseigne, un logo au graphisme désuet, placardé sur la façade d’un immeuble parisien de la rue Monceau. Acronyme de Développement des agro-industries du sud, Dagris est le nom pris, en 2001, par la vieille Compagnie française pour le développement des fibres textiles (CFDT), née en 1949. Ces sigles, comme les activités qu’ils recouvrent, sont jusqu’ici restés largement inconnus du grand public. En dehors de quelques experts, qui connaît cette grande entreprise française, spécialisée dans le coton et les oléagineux africains ?

Au Mali, les producteurs de coton disent « non »

Les transnationales mettent le vivant en coupe réglée

Par Roger Gaillard

Grand, maigre, l’homme en boubou turquoise s’est levé d’un bond, et a saisi le micro. Voix vibrante, barbiche guillerette, index tendu vers les ventilateurs qui peinent à brasser la chaleur de midi, il interpelle l’assemblée en bambara, la langue régionale : « Pourquoi nous demander à nous, paysans pauvres, d’accepter des OGM dont ne veulent pas les riches paysans du Nord ? » Murmures d’assentiment dans l’assistance, puis le micro baladeur passe à une jeune agricultrice venue avec son bébé : « A quoi bon nous pousser à produire davantage grâce aux OGM, alors que nous n’arrivons déjà pas à écouler notre production à un prix correct ? »