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Juillet 2015 | Conférence de Presse à Bamako sur Sanamadougou et Sahou

Le 23 Juillet 2015, les représentants de Sanamadougou et Sahou et de l'Afrique-Europe-Interact ont informé dans le cadre d'une conférence de presse à Bamako sur la situation actuelle des deux villages Sanamadougou et Sahou dans l'Office du Niger. En plus, ils ont raconté aussi sur une occupation prévue par les villageois sur les champs accaparées par Modibo Keita. Ensuite, beaucoup de médias ont rapporté, entre autres dans les journaux suivants:

Les articles différents

Publié le 28 juil 2015. L'Indépendant

Expropriation foncière dans la région de Ségou : Un risque d’implosion sociale à Sanamadougou et à Sahou

Rien ne va plus dans les villages de Sanamamdougou et Sahou dans la région de Ségou. Les habitants des localités dont les champs sont occupés actuellement par l'opérateur économique Modibo Kéïta depuis six ans sont décidés à ne plus se laisser faire. “ Trop, c'est trop, nous sommes nous aussi des Maliens, il faut que les autorités nous assistent “, déclarent-ils.

Au cours d’une conférence de presse, ils ont décidé d’occuper les superficies agricoles sur lesquelles ils ont été chassés au profit de l’opérateur économique. Une situation qui a occasionné, aujourd’hui, une insécurité alimentaire dans les zones concernées, faute de champ. De nombreux jeunes issus des deux villages ont été contraints à l’immigration. Ce sont des habitants au bord de l’implosion qui ont rencontré la presse à l’initiative du réseau AEI (Afrique-Europe-Interact), une organisation de la société civile, très engagée contre l’occupation illicite des terres.

Selon le porte-parole du chef de village de Sahou, “ nous avons été spoliés de nos terres depuis plus de six ans. C’est vous dire que nous ne cultivons plus depuis cette période. Ce sont nos parents installés en ville qui nous envoient des céréales. En raison de la famine, beaucoup de nos proches ont été contraints à l’immigration “.

Même son de cloche chez  le représentant du chef de village de Sanamadougou  qui a précisé que ce sont les secteurs de Bewani  et de Sewabougou qui ont surtout été attribués à l’opérateur Modibo Kéïta.

En plus de cette zone, il a pris possession des champs des villages environnants dont  Sahou et Sananmadougou, a-t-il indiqué. Ajoutant que les habitants des villages concernés sont décidés, au risque de leur vie, à exploiter leurs espaces agricoles. Il nous revient que suite à la menace des habitants de revenir dans leur champ, les autorités ont été obligées d’ouvrir des négociations avec ces derniers. En attendant d’y trouver une solution, l’ONG AEI a rassemblé les paysans au sein d’un collectif de paysans de l’Office du Niger. Il s’agit, à travers ce regroupement, d’amener les agriculteurs à conjuguer leurs efforts et  parler le même langage.

Les responsables de l’ONG, Amadou Dicko et Fassery Traoré, ont déclaré que l’ancien Premier ministre Moussa Mara avait envoyé des superviseurs dans les zones litigieuses pour  tirer cette affaire au  clair. Malheureusement, il a quitté la Primature avant qu’il ne puisse se prononcer sur ce dossier, dit-on.

Par ailleurs, les habitants ont fait prévaloir leur droit coutumier sur les superficies agricoles que leurs grands-parents ont exploité depuis des lustres.

Bruno D SEGBEDJI

Publié le 27 juil 2015. Le Prétoire

Accaparement de terres à l’Office du Niger : Sahou et Sanamadougou maintiennent la pression

Quand bien même les autorités locales leur promettraient de les remettre dans leurs droits dans quelques semaines, les populations de ces deux villages veillent toujours au grain. C’est du moins ce qu’on retient de la conférence de presse que le Réseau «Afrique-Europe interact (AEI)» a animée le jeudi 23 juillet 2015.

C’est au siège du Réseau AEI, à Djélibougou, que ladite conférence a eu lieu, en présence des représentants des deux principaux villages victimes d’accaparement de terres dans la zone Office du Niger, en l’occurrence Sanamadougou et Sahou. L’objectif était de partager avec la presse, partant l’opinion nationale et internationale, les dernières évolutions de ce dossier qui dure depuis 5 ans.

Ainsi, le chargé de communication du Réseau, Alassane Dicko, a rappelé que les récents pourparlers que les autorités locales ont engagés avec les populations ont permis de baisser momentanément la tension. Mais, souligne-t-il, celles-ci restent sur leur position, celle d’envahir les espaces occupés par le PDG de Gdcm, Modibo Keïta, si rien n’est fait. «Les autorités locales ont promis de nous remettre dans nos droits ce mois-ci. Nous voulons en tout cas cultiver nos champs, cette année», soutient Seydou Diarra, représentant du chef de village de Sahou. De son côté, le représentant du chef du village de Sanamadougou, Mamadou Diarra, en a appelé au sens de la responsabilité et de l’équité du Gouverneur de Ségou qu’il accuse d’avoir pris fait et cause pour Modibo Keïta. «Nous lui demandons de songer aux intérêts de la population au nom de laquelle il est en fonction», a-t-il supplié. Sahou et Sanamadougou, si l’on croit leurs représentants, peuvent compter sur le soutien de toute la zone Office du Niger dans cette affaire qui, disent-ils, a connu trop de promesses non tenues. Si le Gouvernement Mara a dépêché une mission dans la zone, l’actuelle équipe gouvernementale resterait sourde aux cris de détresse des paysans. En témoigne les vaines tentatives que les populations disent avoir entreprises pour entrer en contact avec le ministre du Développement rural, Bocary Tréta.

En tout état de cause, l’appui du Réseau ne fera pas défaut aux victimes. «La pression sera toujours maintenue et rien ne nous fera changer d’avis tant que Sahou et Sanamadougou n’auront pas eu gain de cause», promet Fasséry Traoré du Mouvement des sans  voix et membre influent du Réseau AEI.

Il faut rappeler que dans ce dossier, il est reproché à Modibo Keïta, PDG du Grand distributeur céréalier du Mali (Gdcm), d’avoir exproprié plusieurs villages de l’Office du Niger de centaines d’hectares de superficie cultivable.

Bakary SOGODOGO

Publié le 24 juil 2015. L'Indicateur du Renouveau

Sanamadougou et Sahou en colère : Les populations accusent le ministre du Développement rural

Les populations de Sanamandougou et de Sahou, deux villages voisins situés à 60 km  de Ségou-Ville, indignées par l’occupation illicite de leurs terres, rappellent le ministre du Développement rural, Dr. Bocary Tréta le respect des engagements pris lors de la période électorale. “L’actuel nous avait promis de nous remettre nos terres accaparées par le PDG du groupe GDCM”. Mais jusque-là rien à l’horizon. D’où l’interpellation du ministre Tréta.
 
De Sanamandougou à Sahou, la colère et l’indignation ne cessent de monter. Après l’intervention des autorités pour annuler la marche du jour de la fête de ramadan sur les plantations de celui qu’ils accusent de les avoir exproprié de leurs terres, le Réseau  Afrique-Europe Inter-Acte a organisé jeudi une conférence de presse dans ses locaux pour annoncer les moyens d’action envisagés jusqu’à l’obtention des parcelles expropriées par Modibo Keita, PDG du Groupe Grand distributeur de céréales au Mali (GDCM).

Selon le président du Réseau Afrique-Europe Inter-acte, Fassery Traoré, les paysans de Sanamandougou et Sahou, le Collectif pour l’Office du Niger attendent impatiemment le délai de rigueur donné par les autorités pour avoir des terres cultivables.

“La décision de marcher dans les plantations de Modibo, prise à l’unanimité  mardi 16 juin dernier à Sahou  à l’issue  d’une assemblée  générale organisée par les villages victimes d’accaparement de terres dans la zone Office du Niger a été annulée par respect des engagements des autorités. Les acquis du combat étant évalués, les paysans seront à l’avant-garde pour le respect de leurs droits coutumiers…”, a-t-il souligné, ajoutant que le combat s’inscrit en droite ligne des objectifs du Réseau de plaider  la cause des démunis.
Pour le porte-parole du chef du village de Sahou, Seydou Diarra, Modibo Kéita, PDG de GDCM, a confisqué plusieurs hectares de terres sans le consentement  des notabilités coutumières.
Il a fait savoir qu’avec sa production, GDCM  peut assurer la sécurité alimentaire à Sahou et à Sanamandougou. “Nos greniers sont vides depuis l’arrivée du GDCM en 2010. Les plantations ont pris tous les champs d’agriculture, provoquant l’exode rural qui n’était dans nos habitudes. Plusieurs jeunes du village ont perdu la vie dans les sites d’orpaillage. Et les plus nantis ont préféré la route de l’Espagne…”, a-t-il expliqué.

Selon le porte-parole, ce sont seulement 7 familles  qui ont accepté d’accorder leurs terres au groupe GDCM. “C’est avec leurs signatures que le groupe GDCM a pu avoir l’accompagnement de ses partenaires  financiers.  Ces 7 familles ont été indemnisées, quant  aux autres familles, elles réclament leur droit  coutumier, à savoir les terres qui leur ont été léguées”, a indiqué Seydou Diarra.

Les populations de Sanamandougou et Sahou, par la voix du porte-parole du chef du village, ont invité le ministre du Développement rural, Dr. Bocary Tréta au respect des engagements pris lors de la période électorale.

Bréhima Sogoba

Publié le 24 juil 2015. Le Républicain

Conflit foncier autour de 20 000 ha dans les villages de Sahou et de Sanamadougou : Les habitants envisagent de récupérer leurs champs par la force

Un litige foncier oppose les habitants des villages de Sahou et Sanamadougou, cercle de San, à l’operateur économique malien Modibo Keita. Ce dernier a, en effet, acheté, selon les villageois, 20 000 ha à hauteur de 62 millions de FCFA avec les conseillers des deux villages. Mais les habitants des villages estiment que la transaction a été faite avec les mauvaises personnes et non avec les propriétaires terriens. De ce fait, ils essaient coûte que coûte d’entrer en possession de ces terres. Après une première tentative avortée pour récupérer leurs champs, les habitants des deux villages, soutenus par les paysans de l’Office du Niger, envisagent, si rien n’est fait d’ici la fin du mois,  de les récupérer par la force.
 
Démarchés par les autorités locales pour renoncer à leur tentative de récupérer par la force leurs champs « frauduleusement acquis et exploités », depuis 2010, selon eux, par le puissant opérateur économique, Modibo Kéïta, les villageois de Sanamadougou et Sahou reviennent, plus requinqués, à la charge. Ils veulent mettre un terme définitif à plus de 5 ans de galère, de famine et de pacifisme excessif en allant récupérer, à la fin du mois,  par la force la seule chose qui leur permette de vivre dignement : les champs laissés comme héritage par leur parent, grand parent et arrière grand parent. Pour édifier les journalistes sur la teneur de cette dure décision et prendre l’opinion publique à témoin, les représentants des deux chefs de villages (Sanamadougou et Sahou) ont pris part, le jeudi 23 juillet 2015, à une conférence de presse au siège du Réseau Afrique-Europe interact (RAEI).  Outre les représentants des chefs de village, Madou Diarra de Sanamadougou et Seydou Diarra de Sahou, la conférence de presse a aussi enregistré  la présence du Président du Mouvement des sans voix, Fasséri Traoré et de Alassane Dicko, chargé de communication du RAEI. Aux dires de Alassane Dicko, l’objectif de la conférence de presse est de faire l’état des lieux du conflit foncier qui oppose les villageois de Sahou et Sanamadougou à l’opérateur économique Modobo Kéïta du GDCM. « Tous les paysans à l’Office du Niger ont décidé, pour la première fois, de soutenir ces deux villages qui n’ont plus 1m2 à cultiver. Le problème n’est plus la seule affaire des villages concernés. Donc pas question de renoncer», a poursuivi Fasséri Traoré. Selon Seydou Diarra, représentant du chef de village de Sahou, ce n’est qu’après une intervention des autorités locales, qui ont promis aux villageois de trouver une solution au problème, qu’ils ont renoncé  à leur tentative de prendre par la force leurs champs le jour du ramadan. « Les villageois avaient décidé de récupérer leur terre par la force le jour même de la fête de ramadan si rien n’est fait par les autorités. C’est à la suite de cette menace que les autorités locales sont intervenues pour les faire patienter jusqu’à la fin de ce mois. Mais jusqu’ici, nous ne voyons rien venir. Et nous sommes plus que jamais déterminés à ne plus attendre. Nous attendons la fin du mois pour réagir et en finir définitivement avec le problème qui dure depuis 2010.

Pendant 5 ans, nous sommes restés dans la famine injustement. Parce que nos champs ne font même pas partie des espaces attribués de l’Office du Niger. Nous n’aurons pas de répit tant que nos terres ne nous seront pas restitués », a dit Seydou Diarra.

A en croire Madou Diarra, les villageois sont prêts à aller récupérer leurs champs avec ou sans l’autorisation des autorités à l’échéance du délai fixé par les autorités locales. « Car la vie de 3526 villageois en dépend. Nous demandons simplement à Modibo Kéïta de nous céder nos terres et d’aller sur les siennes qui se trouvent à Séribabougou Bèwani », a averti Madou Diarra. Le foncier est un nid à litiges au Mali comme l’attestent les nombreuses saisines des juridictions compétentes pour des contestations. Ce problème, est une bombe à retardement. Les tensions s’accumulent et peuvent, si l’on n’y prend garde, mener à des conflits insoupçonnés.

Youssouf Z Keita

Publié le 26 juin 2015. La Sirène

Expropriation de terre à Sanamadougou et Saou : Le PDG de GDCM Modibo Kéita, toujours au cœur d’un scandale

A Sanamadougou et à Saou, deux villages voisins à 60 Kilomètres  de Ségou-Ville, les paysans se battent  encore  pour leurs terres. Et la récente  décision  prise par ce peuple meurtri a consisté  à marcher le jour de la fête de ramadan sur les plantations de celui qu’ils accusent  de leur avoir exproprié leurs terres voire leur héritage coutumier. Il s’agit de M Modibo Keita, PDG du Groupe GDCM (Grand Distributeur de Céréales au Mali).
 
Cette décision a été prise à l’unanimité  mardi 16 juin dernier à Saou  à l’issue  d’une Assemblée  Générale organisée par les différents  villages « victimes » d’accaparement de terres dans la Zone office du Niger. La dite assemblée dont l’objectif était d’évaluer les acquis de leur combat  a  été initiée par la section malienne du Réseau « Afrique-Europe Inter-acte ». Ce réseau international a pour combat  de plaider  la cause  des démunis. A la faveur de cette rencontre,  les paysans  venus  de plus d’une trentaine de villages environnants  se sont tous plaints  de l’accaparement  dont font objet leurs terres d’agriculture dans la zone office du Niger.

Et concernant le cas Modibo Keita, PDG du groupe GDCM. Il s’agit  de plusieurs hectares de terres « conquises »  par ce dernier sans le consentement  des notabilités coutumières, nous indique-t-on. Le site en question (20 000 hectares) est agropastoral, on  y produit aujourd’hui de la pomme de terre à suffisance.

« On ne peut pas mettre la pomme de terre dans le grenier »

Dans les discours populaires l’on  soutient  qu’avec  la production  du Groupe  GDCM  peut ravitailler les populations de Saou et de Sanamadougou en ce qui concerne  la sécurité alimentaire. Les populations sont par contre catégoriques sur cette idée : « On ne peut pas mettre la pomme de terre dans le grenier ». Et désormais les greniers sont vides depuis l’arrivée du GDCM en 2010. Les plantations ont pris tous les champs d’agriculture. A tout ce mal  s’ajoutent  la mauvaise senteur des produits chimiques  que  GDCM utilise  pour le traitement de ses plantations. Les plantations GDCM se trouvent seulement  à quelques  100 mètres   des deux villages. Et  les pesticides utilisés sur les plantations sont sources de nombreuses maladies sur les populations. Il n’est pas forcement demandé d’être médecin pour savoir cela.

Des villages sans jeunesse

A Sanamadougou et à Saou,  c’est un fait fort-regrettable. Il n’y existe pas de jeunesse proprement dite. Fautes  de terres cultivables et pour cause de la pauvreté, toutes les personnes à flair d’âge sont parties  pour d’autres cieux  à la recherche d’une vie meilleure.
Il nous revient aussi que ce sont seulement 7 familles  qui ont accepté d’accorder leurs terre  au groupe GDCM. C’est avec leurs signatures, nous indique-t-on, que le groupe GDCM a pour avoir l’accompagnement de ses partenaires  financiers.  Ces 7 Familles ont été indemnisées, quant  aux autres familles, elles réclament leur doit  coutumier, à savoir les terres  qui leur ont été léguées.

L’Etat malien, le silence qui gène.

Les autorités maliennes, semble-t-il, ne sont pas totalement intéressées au cas Modibo Keita du GDCM. Seulement une étude a été menée sur le terrain en juin  dernier par la primature. Les conclusions  de cette étude ne sont pas encore tombées. Soit une année après. Toute chose  qui a incité les paysans  à  manifester dans les plantations de  GDCM  en fin Ramadan : « Nous voulons  cultiver nos  champs cette année», argue-t-on à Saou et à Sanamdougou.

Et de rappeler que l’affaire  se trouve devant les juridictions. Lors  de cette  assemblée  d’information,  les responsables de la section  malienne du Réseau « Afrique-Europe Inter-acte » se sont  félicités du fruit de leur combat.

L’assemblée a pris fin par une marche symbolique  sur les plantions  du Groupe GDCM. Et le choix porté sur  le jour de la fête de Ramadan n’est pas fortuit, ont indiqué les responsables du réseau « Afrique-Europe Inter-acte», Les paysans veulent faire  part de leur douleur au moment où les autres  font la fête.

D. S