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Journée du Déjeuner Citoyen 04 Mai 2013 au Carrefour des Jeunes de Bamako

Rapport Général d’activités Afrique- Europe InterAct / Section Mali

Thématiques de la Journée : les effets de la crise sur les populations locales, la situation des personnes déplacées et des réfugiées, les pistes de résolution de la crise politico- militaire et les perspectives de renforcement du processus de Dialogue et réconciliation au Mali.

La Section Mali du réseau Afrique- Europe InterAct initie le « Déjeuner Citoyen » afin de prendre une part active dans le processus de réconciliation intercommunautaire et de retour à la paix durable ; par l’organisation d’espace de débats sur la crise et les voies de solutions. Pour lutter contre les amalgames et briser les mures de méfiance entre les populations, AEI Mali voudrait inviter les autorités Maliennes à ne pas adopter une approche uniquement sécuritaire et répressive à l’égard des citoyens maliens qui ont adhéré à certains groupes armés, ni exclure les groupes revendiquant la ténue des Concertations Nationales. AEI Mali interpelle le Gouvernement de Transition à comprendre les facteurs d’exclusion économique, sociale et culturelle qui ont pu favoriser les divers antagonismes et prendre l’initiative d’un débat public sur la réconciliation dans la société et les leçons à tirer de la crise actuelle.

Les associations membres du réseau au Mali et les organisations invitées ont favorablement répondu à l’Appel pour réussir cette mobilisation et donner de la visibilité analyses aux positionnements AEI. Les participants étaient dénombrés à 312 personnes, qui sont restés durant toutes les activités de 9h à 17h00. La journée été suivi par 12 journalistes de la Presse écrite et des radios urbaines de Bamako.

Une délégation du regroupement InterAct de Niono (office du Niger) a été prise en charge pour venir participer aux activités et Mr Coulibaly a traduit en Bambara et Français l’essentiel des débats pour la bonne compréhension du public diversement composé de toutes les ethnies du Mali. La journée a particulièrement salué la présence des délégués des communautés Arabes, Touaregs et des groupes représentants les autres sensibilités socio- culturelles des régions Nord du Mali. Les organisations des personnes déplacées ont favorablement répondu à l’appel d’AEI et leurs contributions ont éclairé le public sur les préoccupations et attentes de ces populations vulnérables.

À travers cette initiative de mobilisation populaire, le réseau Afrique Europe InterAct veut contribuer à la résolution de la crise Malienne en prônant le dialogue politique et social pour une vraie réconciliation entre les filles et fils du Mali. Au cours de cette journée, les activités seront axées sur les 04 groupes de travail en atelier, avec chacun un thème d’actualité :

Atelier I : Quel rôle de la société civile dans la résolution de la crise au Mali ?

Atelier II : Pourquoi le dialogue au Mali?

Atelier III : Quelle place pour les personnes réfugiées et déplacées dans la réconciliation nationale ?

Atelier IV : Quelle gouvernance, dans le Mali post crise ?

Ces thèmes ont retenu l’attention des participants qui se sont constitués en groupes de réflexions pour dégager des pistes d’action ou des recommandations qui puissent favoriser la paix et la justice
Pour plus de compréhension de la part d’une large majorité du public et nourrir les échanges entre les participants les langues nationales Bambara, Sonhrai ont été mises à profit en plus du Français.
Chaque atelier avait environ 30 personnes, avec un facilitateur et un rapporteur pour la séance.

Atelier 1 : le rôle de la société civile dans la résolution de la crise et dans la gestion post- crise du Mali

Modéré par Hamada Dicko de MJM (section Mali) ; il a ouvert les débats tout en expliquant les raisons qui ont amené les activistes du réseau à organiser cet espace de réflexion, au profit de la société civile pour faire comprendre certains enjeux de la crise aux populations qui sont sans repères. Il s’agit pour les participants de se prononcer sur la crise, de débattre sur les divers opportunités du Dialogue au moment où la région de Kidal est toujours sous le contrôle du MNLA et ce mouvement rebelle ne veut pas de l’Armée Malienne là-bas. Comment résoudre le problème de Kidal sans engager de bataille et que faire du MNLA lorsqu’il refuse de désarmer ou après la libération de Kidal les participants ont beaucoup contribué à nourrir le débat sur ces questions, les diverses formes de contributions ont souligné la nécessité du Dialogue d’abord pour éviter la guerre mais surtout parce que c’est aussi le Dialogue qui permet aux personnes de s’exprimer sur les sujets importants du pays. Mais les interrogations sont posées sur les termes de ce Dialogue et les acteurs ; une bonne partie des échanges a concerné la Commission mise en place par les Autorités. Les modalités de nomination des membres de cet instrument de cohésion national et la manière d’aborder les problèmes sont parmi les préoccupations partagées. Il est apparu que les responsables de la Commission ne sont pas véritablement représentatifs « au niveau individuel » pour engager le processus tant attendu des Maliens. Les participants de cet atelier ont fait remarquer l’utilisation des mouvements de la société civile par les politiques et plus grave le fait que cette société civile est assez dispersée pour constituer un front social fort en face des décisions dont les effets peuvent être dramatiques pour les populations. L’atelier a souligné que les acteurs de la société civile Malienne confondent souvent leurs activités avec la recherche de postes et profitent de la vulnérabilité des groupes sociaux pour se créer une popularité politique. Certains commencent même à se positionner pour les élections prochaines et à mobiliser les personnes déplacées en base électorale originaires des régions du Nord. Selon les témoignages faites, les dons humanitaires sont utilisés comme « appât » politique de mobilisation par certains responsables intellectuels du Nord et les séances de distributions des vivres ressemblent maintenant à des espaces de visibilité au profit des partis politiques qui courtisent les gens. De ce fait les personnes déplacées en appellent à la cohésion entre elles et invitent les bonnes volontés comme AEI et la société civile Malienne à porter leurs préoccupations auprès des décideurs. La confiance semble perdue entre les populations déplacées et leurs représentants politiques à Bko. Parce que la société civile Malienne dans sa grande majorité a été silencieuse sinon complice des causes de la crise ; les acteurs voulant également se positionner au niveau des compétitions politique alors qu’ils ont le rôle de sensibiliser les opinions sur la situation et dénoncer les irresponsabilités.

La conclusion des débats à retenu les points suivants :

  • L’implication des organisations de la société civile dans les débats sur la crise au Mali
  • L’entente entre tous les Maliens pour retrouver l’intégrité et l’unité nationale
  • La dénonciation de la mauvaise gouvernance et la gestion « sans projet » des responsables politiques
  • La sensibilisation des populations sur le choix des candidats aux prochaines élections
  • La mise en place d’un espace formel de dialogue entre les fils et filles du Mali pour recenser les problèmes et les préoccupations des populations et réfléchir ensemble aux solutions à la crise
  • L’éducation civique à l »école et la vulgarisation populaire des droits et devoirs du citoyen
  • La participation effective des acteurs de la société civile aux cadres de concertations et de recherche de solutions sur toutes les questions concernant la situation socio- politique
  • La valorisation du service public et la protection civile des populations en général, des personnes en situation de vulnérabilité, les femmes, filles et enfants, les malades et indigents

Atelier 2 : Pourquoi le Dialogue au Mali

Modéré par Alassane Dicko de l’AME (section Mali) il a commencé par situer les enjeux d dialogue au Mali mais avec quels acteurs et pour quelles raisons ? À partir de cette introduction qui fait référence aux causes de la crise institutionnelle, les manquements successifs dans la gestion politique du problème Touareg durant les anciennes rebellions, les implications des responsables politiques et militaires dans les divers trafics au Nord du pays, la situation de blocage au niveau des concertations politiques intra- maliennes par manque de visibilité d’un coté et de guerre de positionnement de l’autre. Selon le facilitateur pour dialoguer il faut déterminer les divergences, relever les différents antagonismes et analyser les impacts de la crise pour arriver à identifier les parties prenantes au processus. Par rapport à la crise Malienne, il est nécessaire d’informer les populations sur les enjeux et inviter toutes les composantes de la Nation autour des débats sur les causes et la sortie de crise. Mais les participants à cet atelier ont posé la question des termes du Dialogue et de la représentativité des groupes sociaux pour réaliser une reconstruction sociale et politique équilibrée ; pour ne pas entrainer d’autres désaccords en favorisant un groupe au détriment des autres Maliens. Le sujet de la nomination des membres de la Commission Dialogue a été particulièrement débattu à cause de l’importance des personnes qui doivent conduire ce processus attendu par tous les Maliens. Sur les élections, les participants de l’atelier se sont interrogés sur la nécessité d’organiser en juillet, alors que les déplacées ne sont pas encore retournés dans leurs régions d’origine et que Kidal est toujours en dehors du contrôle du Gouvernement. Faut-t’il engager le Dialogue avant des élections ou alors aller aux élections dans le contexte présent ? Les réponses à ces questions sont nombreuses mais allant dans le même sens pour dire qu’il est souhaitable d’organiser un grand débat national sur la crise, régler le retour des déplacées et donner les possibilités aux populations de s’exprimer. Le Dialogue doit- il se passer avec les groupes rebelles ou alors entre les Maliens, parce que jusqu’à ce jour le Gouvernement n’a pas déclaré l’état de guerre. Les participants ont alors demandé qui va prendre part à ce dialogue et quelle seront les points importants à discuter. Le rôle d’organisateur revient au Gouvernement de Transition pour sortir le Mali de la situation de crise socio- politique. Quelle serait la place du MNLA dans le processus et avec qui discuter les problèmes du Nord Mali ? Les participants à l’atelier 2 ne sont pas convaincus de la bonne réalisation du processus en l’état actuel des choses parce que il n’y a aucune visibilité sur la conduite du processus et sur les acteurs.

Les conclusions de cet intéressant débat a tiré les lignes de suggestions suivantes pour la mémoire :

  • L’organisation effective d’un espace de dialogue formel et inclusif de tous les Maliens
  • Le désarmement de tous les groupes armés, milices et autres supplétifs dans tout le Mali
  • L’évaluation des Accords de Paix passés entre les autorités et les groupes Touaregs suite aux rebellions précédentes et la mise en place d’une commission de travail sur le suivi des accords à venir

Atelier 3 : la place des déplacées et réfugiées dans la réconciliation et la reconstruction au Mali

Avec Oumar Sidibé comme modérateur, cet atelier à recensé les problèmes des déplacées et des réfugiées et les possibilités de la prise en compte de leur situation dans la résolution de la crise. Compte ténue de la dégradation de la situation sur le plan alimentaire, sanitaire et sociale au Mali et dans les camps des réfugiés dans les pays voisins, la situation des enfants, la scolarité et les implications de ces personnes au processus de Dialogue sont les éléments de débats très passionnés. La dislocation des familles, les pertes matérielles et de vies humaines ont été souligné comme des facteurs de difficultés qu’il faut prendre en compte. Les familles déplacées veulent repartir dans les régions d’origine, mais sollicitent l’assistance des organisations humanitaires et le soutien des autorités Maliennes. Pour ces personnes déplacées, les prochaines élections sont un piège et ne sont pas la solution de leurs problèmes. Depuis le déclenchement de la crise, les déplacées ont observé beaucoup de remise de dons mais la plupart n’ont rien reçue parce que les distributions se font en clans ou comme un privilège qui récompense les déplacées qui militent dans un parti politique. Selon les concernées, leurs situations sont devenues des monnaies d’échanges et les politiques ne participent pas à la cohésion parmi les originaires du Nord, chaque intellectuel veut avoir son groupe. Les familles déplacées ont souhaité plus de débats et invitent AEI à multiplier ce type d’activités pour donner la parole aux personnes affectées par la crise et organiser l’événement dans toutes les villes. L’atelier a insisté sur l’élaboration d’une planification du retour des personnes déplacées et réfugiées dans les régions libérées du Nord, précédé par la remise en état des infrastructures sociales, sanitaires, éducatives et des habitations dévastées pour faciliter la reprise d’une vie normale au Nord Face à l’urgence de survie des populations déplacées, le Gouvernement de Transition doit prendre l’initiative de recenser toutes les personnes déplacées et d’organiser l’assistance humanitaire pour l’accès à tous aux soins et à l’habitation ; parce que les conditions réelles d’un retour effectif ne sont pas réunies en ce moment ; les combats se poursuivent et l’insécurité reste un problème à résoudre. Pour les déplacées, l’organisation des élections ne doit pas focaliser toutes les attentions du Gouvernement alors que le territoire n’est pas sécurisé et la majorité des populations sont dehors. Aux termes des discussions et en notant les diverses contributions, l’atelier a sortit les points suivants

  • Le manque de moyens à l’Armée Malienne pour pleinement jouer son rôle de protection des populations locales et défense de l’intégrité du territoire, face à la crise et au conflit du Nord
  • Le clientélisme politique et les magouilles économiques qui affaiblissent la distribution équitable et justifiable des dons d’aide humanitaire aux déplacées au Mali et réfugiées dans les pays voisins
  • La mise en place d’une coordination nationale de la société civile sur la situation des personnes déplacées et réfugiées
  • L’assistance aux déplacées pour l’insertion socio- économique, l’autonomisation et l’accompagnement ; la gestion des réfugiées au retour dans la région d’origine au Nord Mali
  • Mettre tout en œuvre pour exercer le droit de vérité et l’impératif de justice sur les violences, abus et violations des droits de l’homme durant la crise au Nord et au Sud

Atelier 4 : les modèles de Gouvernance dans le Mali post- crise

Dans les réflexions pour installer durablement la démocratie au Mali, pour prévenir les crises armées et tirer les leçons de la crise actuelle ; les participants à l’atelier 4 ont analysé les causes la situation. Les contributions ont souligné la responsabilité des partis politiques dans la gestion des affaires de l’état durant les 20 dernières années. A partir de Mars 1991 les Maliens ont eu confiance aux personnes élues mais il est apparut que le système de corruption et de copinage dans l’administration reste problématique. Cette crise actuelle qui a des racines dans le passé a démontré les liens entre les responsables politiques à Bamako et les groupes armés du Nord; essentiellement pour tirer le bénéfice des trafics divers et des prise d’otages. Le Mali paie à la place des hommes et femmes qui ont eu la conduite de l’Etat et qui ne veulent pas entendre parler l’Alternance. Les Maliens veulent le changement mais à quel prix ? Faut t’il toujours attendre la Communauté internationale pour tracer les nouvelles perspectives pour le Mali ? Comment faire pour écarter les anciens dirigeants ; renouveler la classe politique Malienne qui a perdu la confiance des populations. L’atelier 4 a souligné également le rôle que doit jouer la société civile dans la construction d’un pays démocratique. Nous devrions tous veiller à la marche de la justice et à s’approprier le processus de Dialogue entamé par le Gouvernement ; comme le dit le philosophe « tout peuple a les responsables politiques qu’il mérite » pour dire que c’est aux Maliennes et Maliens de faire le choix des dirigeants et de veiller sur l’évolution des choix politiques au bénéfice des populations. Dans le cas du Mali, les opinions nationales et internationales ne sont pas au même niveau, puisque les mouvements sociaux ont exigé et manifesté pour la ténue des concertations nationales de sortie de crise mais sans succès. Cette communauté internationale a préféré l’adoption d’une feuille de route pour accompagner l’action militaire mais en laissant totalement de coté les voies de résolution par les négociations avec les groupes rebelles et le dialogue national pour sortir le Mali de la situation que nous connaissons. Il faut nécessairement que les nouvelles institutions soient crédibles et fortes pour sauver le Mali. Dans cette perspective, il est important que les organisations de la société civile soient impliquées à tous les niveaux pour faire le contre- poids des choix politiques et éclairer les opinions nationales et inter. Selon les débats, il faut de nouvelles mesures ou des lois plus adaptées aux réalités de notre pays ; à savoir contraindre le Président à la démission par faute grave, relever les acquis matériels et financiers des responsables nationaux avant et après leur fonction dans les régies de l’Etat. L’atelier a surtout discuté sur les ressources minières du Mali et le développement des régions ; parce que la crise au Nord a soulevé la question du pétrole et de l’uranium mais aussi du niveau de développement des régions Nord en comparaison des autres régions au Sud. Les observations ont prouvé le contraire et selon la majorité des gens, le Nord a plus bénéficié de fonds ces dernières années par rapport aux autres régions du Mali. Mais le constat général est que tous les fonds alloués ont été détournés et que les investissements ont permit de créer d’autres influences et déstructuré les relations entre les communautés Touaregs d’un coté et avec les autres communautés d’autre part Le problème de gouvernance est réel au Mali et sans une lutte engagée à la base il n’y aura pas de changement. A ce niveau, les participants ont déclaré que les élections prochaines seront décisives pour la Mali et que le peuple doit saisir toutes les opportunités pour ne pas remettre les mêmes personnes à la charge des affaires de la Nation. Le bon choix va déterminer le Mali de demain. Durant cet atelier plusieurs recommandations ont été faites, entre autres :

  • Il faut installer des institutions fortes et crédibles pour construire l’état de droit au Mali
    Engager un processus ouvert et crédible pour l’organisation des élections démocratiques
  • La société civile et les partis politiques doivent animer les débats publics pour la compréhension des populations sur leurs projets de société et le modèle de gouvernance
  • La société civile doit sensibiliser les opinions sur les droits et devoirs du citoyen Malien
  • La justice et la distribution équitable des ressources du Mali pour le développement de toutes les régions
  • La révision des textes fondamentaux du Mali pour mettre en place un régime Parlementaire, diminuer les pouvoirs du Président et les risques de « personnalisation » de la fonction
  • Organiser le referendum pour chaque décision ou question d’importance nationale
  • Adopter les lois contraignantes contre la corruption et le détournement des fonds publics

Après les travaux d’ateliers, les participants se sont rassemblé pour la restituer les recommandations issues des réflexions et des débats. Dans cette seconde plénière, les orateurs du présidium ont repris la parole pour décrier la gestion du pays depuis 20 ans et qui a conduit à la situation de délitement du Mali, un pays sans état et à la merci des spéculateurs qui achètent les consciences, les terres de culture, les terrains de construction de logement, les mines avec la complicité des responsables politiques. Le présidium a exhorté les personnes déplacées à connaitre leur importance dans le processus d’élections à venir et les invite à ne pas voter pour voter ; mais plutôt à demander aux candidats ce qu’ils comptent faire de leur sort et quelles formes de retour sont envisagées pour eux. Selon Fassery Traoré ; les politiciens viendront demander aux déplacées de voter ; donc c’est le moment de poser les conditions de résolutions de leurs problèmes ; de comprendre réellement ce que les candidats comptent faire pour sécuriser le Nord, ramener la justice et le développement.

Alassane Dicko dira que la meilleure solution pour les personnes déplacées est de refuser de conditionner leur vote au retour effectif dans leur lieu de résidence d’origine, sinon ces déplacées resteront encore longtemps sans voir la fin de leur calvaire ; car la fin de la guerre ne signifie pas forcement l’organisation des retours assisté par les autorités ; le Gouvernement va encore demander l’aide internationale comme cela avait été fait pour l’urgence humanitaire au début de la crise. Les déplacées ne verront pas le bout du tunnel même après l’élection. Il faut dialoguer tous ensemble pour redonner la confiance aux populations et donner le signal à la communauté internationale.

Ousmane Diarra, le Coordinateur du réseau a donné les mots de la fin en indiquant que le processus de mobilisation se poursuit après le déjeuner citoyen. Le coordinateur à parlé de la suite des activités de AEI au Mali dans la sensibilisation des opinions sur les enjeux des élections et la prise en compte des préoccupations des populations locales, personnes déplacées dans la reconstruction du Mali. Il a affirmé que très bientôt, les organisations mobilisées et les personnes déplacées seront conviées à une assemblée sociale pour engager la mobilisation sur le sujet des prochaines élections au Mali. Pour Ousmane, le réseau AEI ne va pas rester les bras croisés pendant que les mêmes pratiques semblent revenir, les événements successifs des dernières années n’ont pas été suffisamment analysés pour asseoir le nouveau contrat social entre les Maliens et les partis politiques Selon lui, tous les partis politiques sont fautifs dans le sens où chaque fois c’est au nom du consensus ou pour avoir des places ; il n’y a pas de débats contradictoires et démocratiques au Mali C’est ce qu’il faut changer en interpellant les candidats et demander des comptes aussi à ceux qui étaient aux affaires

Ousmane Diarra a invité tous et toutes les participants à garder la force de mobilisation et à se joindre au réseau pour continuer les activités pour l’éveil des consciences et d’interpellation des autorités ; si les populations sont sensibilisées alors il y aura des opinions et des manifestations
Le coordinateur AEI a indiqué que les portes du réseau sont grandement ouvert à toutes et tous
Propos transcrits par :

Oumar Maiga (MJM) et Moussa Camara (ADAB) membres de la section Mali / AEI